Les résidants de la coopérative Toufik, située à Birkhadem, s'élèvent contre ceux qui veulent « accaparer » des espaces verts sis dans l'enceinte de ladite coopérative. Entourés par un grillage de fortune, les lopins d'à peine quelques mètres, séparés l'un de l'autre par une rue, rejoignant celle se trouvant entre les résidences, feraient, à les entendre, l'objet d'une spéculation effrénée. La coopérative fut morcelée en deux parcelles, la première, de quelque 4000 m, comporte 87 lots à laquelle s'adjoint une deuxième parcelle, comportant 15 lots, dénommée les Oliviers. « Notre coopérative, située au chemin Romain, est l'une des premières à voir le jour à Birkhadem par à une délibération remontant à 1979. L'architecte Camille Juaneda en a conçus les contours », affirment les coopérateurs. Lesquels s'élèvent contre « cette volonté d'accaparer « leurs » espaces verts. 13 personnes auront ainsi leur acte de propriété. Celui qui en a été l'instigateur a occupé le poste de délégué communal exécutif. L'homme sera rattrapé par la justice et sera mis sous les verrous. » L'article 3 du permis de construire et de lotir, accordé en 1982, stipule que les lots tels que mentionnés sur les plans ne pourront être ni divisés ni morcelés dans l'avenir, attestent nos interlocuteurs. Selon eux, cette même disposition est reprise sans que son contenu soit respecté dans le plan de morcellement de 1997. Evasif, l'article 3 du permis de construire dispose que les conditions prévues dans l'arrêté du 29 juin 1982. Dans les deux cas, les formalités de publication ont été observées. Un expert désigné par la chambre administrative près la cour d'Alger a exhorté la commune à « lever la main » de ce dossier. Remontés contre ces pratiques, les coopérateurs souhaitent faire, à les en croire, l'économie de « procédures judiciaires trop coûteuses ». « Seule notre coopérative a gardé un espace vert. Les nouveaux acquéreurs veulent en faire des commerces. La coopérative que nous aurions voulu fermer s'en trouvera affectée. D'ailleurs, l'endroit est un cul-de-sac et pareilles activités n'auraient pas lieu d'être. L'éventualité d'un tremblement de terre est prévu par l'architecte qui a conçu des espaces de repli », s'enorgueillissent-ils. Evoquant les avantages de l'espace où l'on peut apercevoir quelques pins élancés, ils diront : « Le soir venu, des familles viennent ici, qui pour se relaxer qui pour lire un journal. De même, les vieilles personnes se retrouvent. Nous aurions voulu nous y consacrer entièrement. Mais, c'est compter sans les atermoiements de l'APC. » La réunion des coopérateurs s'est faite autour de certains critères, atteste-t-on. « Quelques-uns sont des anciens du secteur de l'éducation qui aspirent à prendre une retraite bien méritée. Vouloir en pervertir la destinée ne saurait nous agréer », lancera cet ancien inspecteur de l'administration, visiblement éreinté par la tournure qu'ont pris les évènements. « Le lieu est magnifique, mais on est loin d'en profiter », lâche-t-il. A l'APC de Birkhadem, l'on nous fait entendre un autre son de cloche. Les terrains en litige sont, soutient-on, la propriété de la commune qui les a cédés à titre individuel aux coopérateurs. Elle peut en disposer, atteste-t-on, à sa guise. Selon des agents du service des contentieux, les coopérateurs n'ont pas de titre de propriété global et que leur coopérateurs, suivant les dispositions de l'ordonnance de 1974 portant constitution des réserves foncières a été créée pour la seule gestion des lots « sans plus ». L'APC a procédé à un morcellement additionnel en 1995. Cinq permis de construire ont été donnés à ces personnes ayant bénéficier d'actes de propriété publiés à la réserve foncière. Les coopérateurs ont été déboutés à deux reprises. S'agissant des deux arrêts de travaux prononcés contre les nouveaux, les fonctionnaires nous diront que l'APC « s'est trompée ».