Les premiers résultats de l'enquête sur le crash du vol AH 5017 seront connus demain à Paris. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses, auquel les deux boîtes noires ont été confiées, les rendra publics lors d'une conférence de presse. Les premières conclusions relatives aux circonstances dans lesquelles s'est produit le crash du vol Ouagadougou-Alger seront présentées à la presse, demain à Paris, par les experts français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) auquel a été confié le décryptage des deux boîtes noires. C'est ce qu'a annoncé hier le BEA, dans un communiqué rendu public «avec l'accord du président de la commission d'enquête et en sa présence, un point d'avancement de l'enquête dont des premiers éléments d'information ont été validés par les enquêteurs» sur les circonstances de l'accident évoquées par certains experts de l'aviation civile. Expliquant les circonstances éventuelles dans lesquelles l'accident a eu lieu, le BEA estime que «ces avis suggèrent qu'ils résulteraient des paramètres de vol issus du ‘flight data recorder' récemment lu dans les locaux du BEA. De ce fait, le BEA alerte les journalistes sur le fait que ces tentatives d'explication ne s'appuient nullement sur ces enregistrements. En effet, leur exploitation est toujours en cours et aucune information sur leur contenu n'a été communiquée». Le BEA rappelle le contenu de sa note diffusée, le 28 juillet, avec l'accord du président de la commission d'enquête, sur les accidents et incidents d'aviation civile du Mali, dans laquelle il fait état de plusieurs informations liées à l'événement : «A la suite de l'accident survenu au McDonnell Douglas MD 83 dans la région de Gossi (Mali) le 24 juillet 2014, les autorités de l'aviation civile malienne ont ouvert une enquête de sécurité et ont sollicité l'assistance technique du BEA. Deux enquêteurs du BEA se sont rendus sur le site de l'accident le 25 juillet. Les deux enregistreurs de vol : l'enregistreur de paramètres (flight data recorder, FDR) et l'enregistreur phonique (cockpit voice recorder, CVR retrouvés le 25 juillet ont été acheminés et remis ce matin officiellement par les autorités du Mali, accompagnées par la Gendarmerie française, au directeur du BEA. Les travaux d'ouverture ont débuté immédiatement. Les enquêteurs du BEA ont pu rapidement extraire les données de l'enregistreur de paramètres. Un travail de décodage et d'analyse détaillée de ces données va à présent s'engager avec les membres de la commission d'enquête malienne. L'enregistreur phonique a été endommagé par les conditions d'impact. Le travail sur cet enregistreur se poursuit pour en extraire les données.» Le BEA a rappelé également que «seul le président de la commission d'enquête du Mali est habilité à communiquer sur le résultat des travaux en cours et sur les prochaines étapes de l'enquête». Ainsi, les communiqués du Bureau français des enquêtes et analyses de sécurité de l'aviation civile nous apprennent que les deux boîtes noires ont été remises aux experts français par les autorités maliennes le jour même de leur découverte, soit 24 heures après le crash du vol AH 5017 qui a fait 116 morts, dont six membres d'équipage espagnols et 110 passagers parmi lesquels 50 Français, 24 Burkinabés, 8 Libanais, 6 Algériens. Le directeur du bureau, Rémi Jouty, avait déclaré à la presse française : «Nous avons commencé par la lecture des données de l'enregistreur de paramètres parce que celui-ci était en meilleur état.» Il avait ajouté : «S'il n'y a pas de problème de données erronées, d'incohérences», ces données pourront bientôt livrer des éléments, «c'est une question de jours, ça peut être rapide». Selon lui, l'enregistreur de conversations était «un peu plus endommagé». Et de souligner : «Très concrètement, dans le cas de cet accident, l'enregistreur de conversations est à bande magnétique (...). La bande a été très fortement compressée pendant le crash (...), elle est froissée par endroits, a été rompue à quelques endroits. Donc il faut reconstituer cette bande avant d'essayer de la lire (...) J'espère que ce sera une question de jours, mais s'il y a des difficultés, cela pourrait être beaucoup plus long.» Malgré ces difficultés, le directeur du BEA s'est montré optimiste quant à la récupération des données contenues dans les deux boîtes noires.