Aux bombardements intensifs des navires de la marine et des chasseurs de l'armée israélienne ayant tué 90 personnes et blessé plus de 250 autres, le Hezbollah, mouvement de la résistance islamique libanaise, répondait par des tirs de roquettes vers Israël à partir de ses positions situées au Sud Liban, l'une des régions la plus ciblée par les raids de l'aviation israélienne, faisant quatre morts et une trentaine de blessés. Avec des moyens dérisoires, le Hezbollah fait face à l'une des armées les plus puissantes du monde qui ne distingue pas entre la population civile et les combattants. Depuis mercredi dernier, début des raids aériens, le bilan des victimes civiles ne cesse de s'alourdir, pour atteindre hier en fin de journée 90 morts et plus de 250 blessés. A cette attaque sanglante, la riposte du Hezbollah s'est soldée par la mort de quatre civils alors que quatre soldats israéliens étaient toujours portés disparus samedi matin, après l'attaque menée contre un bâtiment de guerre israélien au large de Beyrouth. Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah auquel Israël a juré « de régler son compte », en dépit de ses moyens dérisoires, a déclaré publiquement « la guerre ouverte » contre l'Etat hébreu. Hier, au moment où l'aviation israélienne entamait un raid aérien contre l'immeuble abritant le quartier général du chef du Hezbollah, situé dans la banlieue sud de Beyrouth, un des quatre soldats disparus la veille a été retrouvé au large des eaux libanaises. Les bombardements intensifs ont fini par faire écrouler le bâtiment de neuf étages. Une perte qui n'a pas pour autant démobilisé les rangs du Hezbollah, dont les activistes ont poursuivi les tirs de roquettes, en ciblant à deux reprises la ville de Tibériade, située à 45 km de la frontière libanaise, dans le nord-est d'Israël, blessant trois personnes. A Haïfa, troisième ville économique d'Israël, située à 40 km de la frontière avec le Liban, touchée vendredi par des tirs de roquettes lancées par le Hezbollah, les autorités militaires ont mis en place hier une batterie de missiles antimissiles Patriot, afin de parer à toute attaque et de réconforter une population en état de choc, ayant abandonné ses maisons pour se réfugier dans des abris. En tout, huit roquettes ont explosé hier dans cette ville et ses environs. Ce qui a poussé les responsables de la municipalité à fermer toutes les plages alors que la ville, un haut lieu de villégiature, était désertée par les nombreux touristes qui la fréquentent en cette période estivale, mais également par les habitants. La seconde salve de roquettes a ciblé la ville en fin de journée, sans faire de blessés. Elle a néanmoins occasionné de nombreux dégâts matériels, notamment la destruction de certaines infrastructures routières. D'autres salves de roquettes de type Katioucha ont touché la station balnéaire de Nahariya, proche de la frontière libanaise, sans faire de blessés. En tout, durant la journée d'hier, le Hezbollah a lancé plus de 70 roquettes en direction des localités israéliennes, sans pour autant faire de victimes parmi la population civile.