Le Conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP), réuni lundi, a décidé de suspendre tous les championnats (amateur et professionnel) jusqu'à nouvel ordre, un mois au minimum. Entre- temps, la commission de discipline de la LFP a infligé à la JSK, à titre conservatoire, une sanction portant la fermeture du stade du 1er Novembre de Tizi Ouzou, assortie du huis clos jusqu'à l'aboutissement des enquêtes en cours. La JSK sera contrainte de jouer sur un terrain d'une autre région, annonce un communiqué de la Ligue. La question qui mérite d'être posée après ce drame est de savoir si les sanctions prises conformément au code disciplinaire de la LFP sont suffisantes, sachant que le phénomène de la violence est devenu récurrent dans le championnat national (différents paliers). Bien sûr que non, dans la mesure où des sanctions similaires prises contre d'autres formations dans un passé récent n'ont pas permis d'endiguer ce fléau. Il faudrait vraiment mettre le doigt sur les véritables raisons, qui sont nombreuses d'ailleurs, et prendre des mesures draconiennes avec un programme de sensibilisation continue pour espérer un jour voir nos terrains retrouver leur vocation de lieu de spectacle et de fête. Se contenter uniquement de simples sanctions disciplinaires et financières ne servira pas à grand-chose. L'exemple du football anglais est très édifiant, en ce sens que la Fédération d'Angleterre ne s'est pas contentée de la sanction infligée par l'UEFA à tous les clubs anglais (interdiction de toutes les compétitions européennes pendant cinq ans) après le drame du Heysel (Belgique) lors de la finale de la Coupe d'Europe entre Liverpool et la Juventus en 1985 et qui a coûté la vie à environ 40 supporters italiens. Les responsables anglais à tous les niveaux ont élaboré un programme pour combattre le hooliganisme pendant plusieurs saisons avant que la Premier League ne retrouve son standing de meilleur championnat au monde. L'année passée, la DGSN, en collaboration avec la FAF, avait organisé un séminaire pendant deux jours avec la participation d'experts britanniques en la matière dans le but de s'inspirer de l'exemple anglais pour combattre la violence dans les stades. Il faudrait faire ressortir les conclusions de ce séminaire et les appliquer sur le terrain pour espérer aller de l'avant dans le combat contre la violence dans les stades. D'autres mesures doivent être appliquées, telles que la fouille systématique et rigoureuse des supporters, doter les stades de foot de caméras de surveillance pour identifier les supporters violents en vue d'établir un fichier pouvant permettre leur interdiction d'accès dans une arène sportive le jour des matches, la formation de stadiers pour organiser les supporters dans les tribunes, encourager les associations qui militent pour le fair-play et sanctionner les dirigeants, entraîneurs et joueurs auteurs de déclarations tapageuses et incitatives à la violence dans les différents supports médiatiques. Autant de mesures qui doivent être prises à l'avenir avec un suivi rigoureux, sinon la violence sera toujours présente dans nos stades.