Depuis le début du mois de juillet, la région de Béchar est paralysée par une vague de chaleur exceptionnelle, frôlant dans la journée les 46° à l'ombre. Aucun signe de répit ou de retour à la normale n'est perceptible et le mercure est toujours à la hausse. De jour comme de nuit, les gens ruissellent de sueur mais leur hantise, c'est de voir se profiler le spectre des coupures d'électricité. Une situation considérée comme une véritable malédiction. Fort heureusement, le délestage de courte durée n'est signalé que dans quelques quartiers. Aussi, la distribution de l'eau potable, cette autre substance vitale au sud, se fait normalement, soit 1 jour sur 3, selon un programme arrêté depuis une décennie par l'EPDEMIA. Cependant, à partir de 12 heures, la ville commence à se vider et les gens sont pressés de regagner leur foyer après avoir effectué les emplettes nécessaires. L'agglomération se plonge dans une profonde torpeur : Les commerces sont fermés, les rues et ruelles sont dévorées par le soleil brûlant, régnant majestueusement sur la ville endormie. Les activités ne reprennent qu'à partir de 17 heures. Mais, en matière d'animation culturelle, la disette règne. Les responsables du secteur ne prennent aucune initiative dans ce sens pour atténuer un tant soit peu l'ennui et les frustrations vécues par les familles, harassées par la chaleur suffocante de la journée et cloîtrées chez elles. Pour les adolescents, la situation est encore plus désolante. Les 4 piscines qui existent dans la ville (160 000 habitants) sont, selon les normes arrêtées, nettement insuffisantes pour répondre aux pressants besoins de la jeunesse majoritaire. Un patron de l'une de ces piscines nous explique avec dépit qu'il est souvent harcelé par de nombreux jeunes qui ne sont pas en mesure de payer le prix d'entrée fixé à 50 DA.