Deux coupes du monde resteront à jamais entachées de suspicion à l'égard de leurs titulaires à cause de comportements de joueurs indignes de la morale sportive, qui ont commis des actes dont les conséquences ont eu une influence sur le résultat final. Il s'agit du Mondial de 1966 qui s'est déroulé en Angleterre et du Mondial 2006. Dans les deux Mondiaux, des esprits malsains de certaines équipes ont tout mis en œuvre pour aboutir à l'expulsion d'une manière ou d'une autre d'un joueur dont la seule présence galvanisait l'équipe à laquelle il appartenait, et dont le talent permettait à lui seul de changer le cours d'un match en faveur de son équipe. En 1966, c'était Pelé qui était visé : agressé physiquement dans un match contre le Portugal, il a dû quitter le terrain sur une civière et n'a pu jouer aucun autre match de ce Mondial. alors qu'au départ de ce Mondial, le Brésil était largement favori avec ses vedettes de l'époque et Pelé au sommet de son art, c'est l'Angleterre qui rafle le trophée, le Portugal, le pays qui a accompli la sale besogne, le cousin du Brésil, se contentant de la 3° place : même cette 3° place n'est pas méritée car la sortie de Pelé a faussé tous les pronostics. A cause de la non participation de Pelé suite à un anti-jeu criminel, le Mondial de 1966 est devenu un non évènement pour la grande majorité des amoureux du ballon rond à travers le monde et cette affaire leur est restée en travers de la gorge : pour eux, le Mondial 1966 est nul. Dans ce Mondial 2006, c'est Zidane qu'il fallait sortir : au cours de la finale avec l'Italie, l'équipe de France dominait outrageusement au cours de la 2e mi-temps et durant les prolongations ; à la 104e minute, un tir de Zidane, sauvé in-extremis par le gardien Buffon, a affolé l'équipe italienne et son entraîneur : c'est à ce moment précis que le voyou tatoué Materazzi, de son propre chef ou sur ordre, agresse verbalement Zidane (agression plus insupportable que l'agression physique) ; Zidane, devinant la provocation, évite de réagir et s'éloigne, mais Materazzi, qui donne l'air de quelqu'un qui doit accomplir une mission, renouvelle ses injures sans s'arrêter, jusqu'à ce que Zidane revienne sur ses pas et réagisse comme tout méditerranéen : les italiens étaient sûrs de cette réaction, ils l'ont provoquée et ont atteint leur but, l'expulsion de Zidane. Cette expulsion a jeté le discrédit sur leur qualification, a aggravé le côté négatif que traînent les footballeurs italiens considérés comme d'éternels tricheurs et a atténué la sympathie qu'ils suscitaient parfois dans les pays méditerranéens : Monsieur le Président Prodi, qu'avez-vous de commun avec ces tricheurs que vous honorez, à part le passeport ? C'est M. Calderoli qui aurait dû les honorer avec le signe hitlérien. Mais si on analyse froidement les choses, le voyou Materazzi n'est pas tombé du ciel : c'est le produit du système du football professionnel actuel : en effet, comment peut-on imaginer qu'un sportif de haut niveau, normalement porteur et garant de la morale sportive, puisse recourir dans la plus grande des compétitions à des moyens vils et lâches, des insultes de bas étage en l'occurrence, pour neutraliser un adversaire et augmenter les chances de son équipe ? Quel est ce système producteur de voyous ? Il est malheureusement bien visible dans tous les matches des compétitions nationales et internationales : tirage de maillot mollement sanctionné, croche-pied après un dribble réussi, bousculade sans ballon pour déséquilibrer l'adversaire, attaque par derrière, brutalités pour intimider l'adversaire et l'inciter à se débarrasser du ballon, etc. Tous ces actes d'anti-jeu ont pour objectif de casser les actions de jeu vers le but, la preuve en est de ces scores étriqués constatés dans toutes les compétitions où la plupart des buts sont marqués sur coup de pied arrêté et non suite à une action de jeu : ce qui devait être l'exception est devenue la règle. Où est cette moralité sportive qui pousse un joueur dribblé à crocheter lâchement l'auteur du dribble ? En réalité, cette moralité n'existe pas et ce n'est pas la faute des joueurs, car ce sont précisément les gens qui sont censés les éduquer qui leur demandent, qui leur ordonnent de casser le jeu de l'adversaire par tous les moyens, y compris les insultes. Il ne faut donc pas s'étonner de l'incident de la 110e minute de la finale du Mondial 2006 : Zidane a eu raison de se faire justice lui-même, car l'arbitre ne lui aurait pas rendu justice s'il avait reçu sa plainte, aucune loi de jeu ne prévoyant de sanctionner une insulte, même reconnue. Zidane a eu doublement raison car, sans sa réaction violente, Materazzi n'aurait pas reconnu l'avoir insulté. En tout état de cause, cet incident, aussi bien l'insulte que sa légitime réaction, ne sont pas à l'honneur du sport roi et il a été traumatisant pour les milliards de supporters qui l'ont vu. La FIFA doit en tirer les conséquences pour sauver le football et protéger les joueurs des agressions physiques et des insultes. L'engouement planétaire pour le football doit être positivé pour renforcer l'amitié et la fraternité entre les peuples : la violence quelle qu'elle soit devra être éradiquée dans les stades. Dans ce but, et pour terminer, la proposition constructive suivante peut-elle être concrétisée dans les plus brefs délais en vue des prochaines compétitions continentales : sanctionner tout acte d'anti-jeu volontaire, non seulement par un carton jaune qui est certes nécessaire mais insuffisant, mais aussi par un penalty, y compris à l'extérieur de la zone des 18 mètres. Cette règle mettra fin à la zone de « non-droit » où il est permis de casser le jeu sans fausser le résultat pour soi-même, car le carton jaune et le coup de pied arrêté à l'endroit de la faute ont une influence infinitésimale par rapport au tir d'un penalty. Les actions de jeu pour arriver au but sont toutes initiées et se développent en dehors de la zone des 18 mètres, par conséquent cette zone devra être protégée : comment développer un beau football avec des interruptions sans fin en dehors de la zone des 18 mètres sans compter les blessures et la souffrance physique des joueurs ; combien de fois n'a-t-on pas vu Pelé, Maradona, Zidane et d'autres joueurs talentueux catchés et projetés à terre par des joueurs frustes, sans génie, malheureux exécutants d'un banc d'éducateurs obnubilés par le seul résultat. Faisons un rêve : si cette règle avait existé au cours de la finale du Mondial 2006, c'est Materazzi qui aurait été signalé le premier pour avoir tenu Zidane par le maillot ou peut-être se serait-il abstenu de le faire par crainte du penalty ; dans les deux cas, il n'y aurait pas eu d'incident, ni de carton rouge, et le résultat du match n'aurait prêté à aucune contestation. Enfin, si la commission d'arbitrage de la FIFA trouve cette règle du penalty pour toute faute volontaire commise sur tout le terrain sévère, on peut commencer à titre transitoire par siffler un penalty à la troisième faute volontaire commise en dehors de la zone des 18 mètres.