« Cette fois-ci on ne se laissera pas faire. Nous occuperons la rue s'il le faut », lâche un ouvrier du Complexe machinisme agricole (CMA), entouré de ses collègues consternés par la décision de la SGP Equipag de procéder à une nouvelle compression d'effectif qui devrait toucher 250 travailleurs. Ayant déjà fait l'expérience de 1997 avec la fameuse formule du départ volontaire, qui a touché plus de 900 ouvriers, les employées du CMA ont opposé, hier lors d'une assemblée générale, un niet catégorique au plan de compression établi par la tutelle. Le représentant de la direction générale, présent à l'AG, a évoqué quant à lui une « réduction des charges ». Le CMA qui connaît une grave crise de trésorerie et une mévente de ses produits destinés au marché local, emploie actuellement 510 ouvriers, indique le secrétaire général du syndicat d'entreprise. Selon lui, la compression d'effectif ne touche pas uniquement le CMA mais également d'autres entreprises du secteur machinisme agricole, à l'image du CMT Constantine, Maggi Rouiba, CFT Mestfa Ben Brahim et l'unité de production de remorques de Hammam Bouhadjar. Les directeurs des unités suscitées ont été tous convoqués par le président de la SGP, samedi passé à Alger, pour fixer les coûts et modalités de compression, affirme notre interlocuteur qui précise que si une telle décision venait à être appliquée, elle engendrerait, « une véritable catastrophe. » « Vous vous imaginez 250 pères de familles mis à la rue alors que chaque ouvrier prend en charge une famille de huit personnes en moyenne ! », s'inquiète t-il. Lors de l'AG, Certains syndicalistes ont préconisé une « réduction des charges » par le biais de départs en retraire anticipée de quelque 130 ouvriers tandis que d'autres ont exigé, ni plus ni moins, le départ du directeur général qui a, d'après leurs dires, « failli » à sa mission.