Des militants de Haizer, à 10 km de l'est de Bouira, sont poursuivis en justice. Ils passeront devant le tribunal correctionnel de Bouira, le 23 octobre. Ils sont au total 32, dont deux mineurs, à comparaître devant la justice pour s'être opposés, pacifiquement, au 4e mandat de Bouteflika, lors de la présidentielle du 17 avril dernier. Ce qui est étonnant dans cette affaire, c'est le fait que la justice a attendu 6 mois pour se pencher, à nouveau, sur leur cas. Ces militants, d'obédiences politiques différentes, sont poursuivis pour attroupement illicite, outrage aux corps constitués, perturbation des bureaux de vote, blocage d'une voie publique et destruction des biens d'autrui. Les faits qui leur sont reprochés remontent au 17 avril dernier, date du scrutin. Ce jour-là, de violents heurts ont opposé les forces de l'ordre aux manifestants, venus en nombre protester contre le 4e mandat du Président. Ce jour-là, Saïd Nedjaa, un des militants poursuivis, était en première ligne. «Nous avons exprimé pacifiquement notre position politique dans un contexte délicat marqué par la dérive d'un système qui a tout fait pour nous imposer un homme malade et impuissant. Nous avons dit non à l'élection de la mascarade et non au 4e mandat», a déclaré Saïd, joint hier par téléphone. Les habitants de Haizer se préparent d'ores et déjà à ce procès. Une cellule de crise et de soutien a été mise en place par les habitants et les associations locales. Un appel a été lancé. Les membres de la cellule se disent déterminés. Ils prévoient un rassemblement d'envergure, le jour du jugement, devant le tribunal de Bouira.