Les malades atteints d'hémophilie traversent une période difficile ces dernières semaines. Ces malades chroniques, au nombre de 1500 à l'échelle nationale, sont confrontés au problème de manque de médicaments. Selon la présidente de l'Association nationale des hémophiles, Mlle Latifa Lamhane, « Facteurs VIII et IX, qui est le seul médicament arrêtant les saignements chez les hémophiles, manque dans plusieurs wilayas du pays depuis plusieurs semaines ». La pénurie est due à la « rupture des stocks au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) », a expliqué Mlle Lamhane, qui tire d'ores et déjà la sonnette d'alarme quant aux dangers qui guettent cette catégorie de malades en l'absence de traitement surtout durant cette saison estivale où « le risque de saignement est plus élevé chez le malade ». Le médicament en question, précise encore la présidente de cette association, qui a rencontré ce mercredi à Tizi Ouzou les représentants de la presse, n'est fourni aux malades qu'au niveau des hôpitaux et son acquisition auprès des pharmacies n'est pas évidente sachant qu'une boîte pour une seule prise injectable coûte 9000 DA. « Depuis que les stocks au niveau de la PCH sont épuisés, la pénurie touche en premier lieu la wilaya d'Alger où plusieurs malades souffrent déjà de cette situation », a-t-elle ajouté avant de regretter que « les responsables de l'unique centre national des hémophiles de Beni Messous refusent souvent la prise en charge des malades venant des autres wilayas ». Toutefois, il a été fait savoir que la pénurie en Facteurs VIII et IX ne touche pas encore certaines régions telle Tizi Ouzou qui compte une soixantaine de cas, mais où l'ancien stock est en phase d'épuisement. Pour faciliter la prise en charge des malades, la présidente de l'Association nationale des hémophiles prône le traitement à domicile qui ne se fait pas actuellement. « Pour une simple injection le malade doit être transféré à l'hôpital, ce qui complique davantage la situation », dira-t-elle.