A Alger depuis hier, le ministre de l'Intérieur nigérien l'a annoncé officiellement et son homologue algérien, Tayeb Belaïz, n'a fait que réitérer la décision des autorités algériennes d'aider au rapatriement des Nigériens qui désirent rentrer chez eux. En annonçant la prise en charge du rapatriement des ressortissants nigériens qui veulent retourner dans leur pays, le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, n'a fait que réaffirmer une décision prise par le gouvernement algérien en juillet dernier. En effet, juste après la déclaration des autorités nigériennes appelant leurs ressortissants entrés clandestinement en Algérie à retourner chez eux, «le gouvernement a décidé de rapatrier tous les citoyens vivant illégalement en Algérie et qui sont dans des camps. Ce sont des réseaux criminels qui, de Kantche à l'Algérie, organisent le trafic de gens forcés à commettre des actes déshonorants. Ces Nigériens en Algérie ont perdu toute dignité et déshonorent notre pays», avait déclaré le ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement nigérien, Amadou Marou. Quelques semaines après, du côté algérien, la décision de ne pas expulser les populations de réfugiés et de déplacés a été prise par les plus hautes autorités algériennes, avec pour instruction d'aider et d'assister toutes les personnes qui expriment leur volonté de rentrer au pays. La mission d'accompagner celles-ci a été confiée au Croissant-Rouge algérien (CRA) en raison de ses capacités et son expérience dans le domaine de l'humanitaire. Assistance algérienne «Nous avons été sollicités pour assister tous les réfugiés, notamment maliens et syriens, qui veulent rentrer chez eux et n'en ont pas les moyens. La tâche n'a pas été facile. Il fallait une campagne de sensibilisation, et peu sont partis jusqu'à maintenant. Nous avons mobilisé tous les centres de colonies de vacances afin de les utiliser comme lieux d'hébergement durant l'hiver, où il est question d'assurer aux pensionnaires des repas chauds. Ceci en attendant qu'ils décident de repartir de leur propre gré», a noté Saïda Benhabylès, présidente du CRA, dans une déclaration à El Watan. La responsable estime qu'il est «inopportun» d'évoquer des chiffres relatifs aux personnes déplacées prises en charge par l'organisation dans le cadre du dispositif de rapatriement. «C'est une population qui bouge beaucoup. Elle se déplace d'une région à une autre, d'un centre à un autre. Et il y a ceux qui préfèrent la rue aux centres d'accueil», dit-elle. Arrivé à Alger hier, le ministre nigérien de l'Intérieur, de la Sécurité publique et des Affaires religieuses, Massaoudou Hassoumi, a demandé officiellement à l'Algérie d'aider les ressortissants nigériens, vivant clandestinement sur le territoire algérien, «à rentrer au Niger. Ces personnes, dont des femmes et des enfants, sont exploitées par des groupes et des organisations criminelles que le Niger veille à combattre. Leur rapatriement se déroulera dans des conditions qui garantissent leur protection et préservent leur dignité». Selon M. Massaoudou, la demande formulée par son gouvernement a été «acceptée» par l'Algérie qui, par la voix de son ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, n'a fait que réitérer sa décision d'aider les déplacés nigériens. Dans une déclaration reprise par l'APS, M. Belaïz affirme : «Nous avons assuré, à la demande du gouvernement nigérien, toutes les mesures et les conditions nécessaires au rapatriement des déplacés nigériens entrés illégalement en Algérie. Toutes les mesures ont été prises pour le rapatriement des déplacés dans un cadre fraternel et dans le respect total et la dignité, jusqu'à ce qu'ils regagnent leurs villages et leurs maisons.» Cette assistance, nous a-t-on expliqué de source crédible, «consiste en la prise en charge des frais de transport par route des déplacés jusqu'aux villes et villages d'où ces derniers sont venus. Pour ceux qui résident dans des régions plus lointaines, il est prévu des billets d'avion jusqu'à la capitale nigérienne. Tous les frais inhérents à ces missions sont également assurés par l'Algérie. Le budget consacré à cette opération est très important. Il reste à convaincre les concernés à rentrer chez eux, parce que jusqu'à maintenant, le nombre de rapatriés reste très minime. Il ne suffit pas de les transporter jusqu'à chez eux, mais aussi de leur assurer une réinsertion dans des villages où la vie n'est pas facile. C'est dans ce domaine que les bailleurs de fonds et les partenaires du Niger peuvent agir pour mettre un terme à l'exode et à l'émigration clandestine», notent nos sources.