«Si le marché de la viande blanche ou des œufs est souvent perturbé, c'est parce que la filière de l'aviculture est confrontée à une réelle désorganisation», a lancé le Dr Mohamed Essalhi, ex-inspecteur vétérinaire de wilaya, en marge de la journée scientifique organisée par la corporation, à l'hôtel Mina de Relizane, et animée par le Dr Mohamedi Dahmane, professeur en pharmaco toxicologie à l'école des vétérinaires d'El Harrach. Depuis la dissolution des coopératives de wilayas, structures qui veillaient sur le processus de l'élevage, l'éleveur s'est trouvé livré à lui-même et est devenu souvent la proie des spéculateurs, a souligné Essalhi en ajoutant : «Avec ces COOPAWI, notre produit (viande et œuf) était sain, contrôlé et on connaissait surtout son origine». Avec l'ouverture du marché, les opérateurs, notamment les revendeurs de l'aliment et des produits pharmaceutiques se sont multipliés plongeant ainsi l'éleveur dans les méandres de la recherche de la formule idéale pour raccourcir l'âge de son élevage et garantir un meilleur pesage, a-t-il ajouté en affirmant que le recours aux médicaments, notamment les antibiotiques sans la consultation des spécialistes (pratiques courantes chez les éleveurs aidés en cela par les revendeurs) est une pratique qui risque de menacer la santé publique. Avec la cherté de ses analyses, l'aliment bétail, notamment le maïs est souvent contaminé par les mycotoxines qui risquent de transmettre leurs effets toxiques au consommateur par le biais de la viande, le lait ou l'œuf. Ce constat du terrain, disait-il, alerte toutes les instances concernées pour se mobiliser afin d'épargner la société des éventuelles mauvaises surprises puisque nos médecins soigneurs pourront être impuissants devant des malades présentant des symptômes inattendus ou inconnus. Pour mieux contourner les problèmes de l'élevage, notre interlocuteur a plaidé pour l'installation de l'ordre des vétérinaires pour, affirmait-il, veiller sur le respect de la déontologie et surtout mettre un terme aux dépassements de certains qui n'hésitent pas à délivrer des certificats de complaisance aux éleveurs détenteurs d'un produit malsain. Pour le conférencier qui intervenait sur les différents thèmes en mesure d'assurer une meilleure prise en charge des facteurs de risque en aviculture, la promotion de la filière nécessite une réelle synergie entre le scientifique et l'éleveur. «Vous détenez la science et il revient à vous de trouver les moyens idéaux pour convaincre l'éleveur de vos orientations et de vos compétences», a lancé Dr Mohamedi en direction des vétérinaires présents dans la salle. Il est enfin utile de souligner l'omniprésence des docteurs Hadj Kadour et Boudefir pour la réussite de cette journée qui a été, selon les participants, très bénéfique surtout que le Professeur était, selon eux, très explicite dans son intervention articulée essentiellement sur le comment produire mieux en quantité et en qualité.