D'année en année, l'agriculture se professionnalise à Batna comme en témoignent les manifestations économiques et culturelles organisées par la profession. Après la fête des abricots qui a rendu célèbre N'gaous, et de nos jours toutes les communes et daïras environnantes (Ouled-Si-Slimane, Taxlent…), celle de la pomme qu'abrite Arris et dont Inoughissen porte la griffe, le Salon de la vache laitière d'El- Madher (bassin laitier de 25 millions de litres par an) et celui du cheval de Barika, Aïn- Touta est rentrée en scène cette année avec le Salon de l'aviculture. Aïn-Touta, qui se trouve à 35 km au sud-ouest de Batna, est non seulement la troisième ville de la wilaya après Batna et Barika, mais la capitale de l'œuf : 80% de la production de la wilaya qui, selon les services agricoles, est la première productrice nationale d'œufs chiffres à l'appui : 91 millions d'unités durant le premier trimestre 2009. L'aviculture, introduite en 1974 par un technicien de l'agriculteur fraîchement sorti de l'ERA d'Aïn Témouchent, M. Telli Saïd, n'a pas trouvé preneur facilement. Les poussins étaient importés par fret d'Espagne et les aliments aussi sans que les prix ne soient excessifs. La production de viande blanche par Saïd Bellout, pionnier en la matière et Telli Saïd, le scientifique s'écoulait difficilement, les clients d'alors préféraient le poulet sportif. Mais au fil des années, les agriculteurs abandonnent la céréaliculture dont les rendements étaient faibles pour s'adonner à l'aviculture : conduite scientifique, bâtiments spécialisés, suivi médical, plus tard production d'aliment, puis abattoirs. L'aviculture a connu son véritable envol en 1990 où l'on a recensé 130 poulaillers produisant 100 000 œufs par an à Aïn-Touta, alors qu'à Ouled-Aouf, commune limitrophe, la chambre de l'agriculture a recensé 68 poulaillers avec une capacité d'élevage de 20 000 poules pondeuses. En 2003, la production était là, les produits s'écoulent, la filière attire de plus en plus les investisseurs trouvant tout sur place surtout au lieudit «Chihet», commune d'Ouled Aouf. Cette dernière et Aïn-Touta produisaient à elles seules 10% de la demande du marché national, soit près de 16 millions d'œufs par an sans parler de viande blanche. Aujourd'hui, l'affluence enregistrée lors de ce premier Salon de l'aviculture, tenu du 26 au 28 mai dernier, témoigne de l'intérêt que porte la profession à cette région, pour ne pas dire à toute la wilaya, où cette activité agricole s'est professionnalisée au sens propre du terme. Les quarante exposants venus de tous les coins du pays et même de Tunisie ont beaucoup apprécié le dispositif mis en place par le maire d'Aïn-Touta, le Dr Rabah Yahiaoui. Des producteurs d'aliments aux laboratoires des produits vétérinaires, produits phytosanitaires, fournisseurs d'équipements avicoles… et jusqu'aux agences chargées des dispositifs d'aide aux jeunes agriculteurs, la profession était bel et bien présente, communicative avec les visiteurs par milliers, et omniprésente au centre culturel de par des communications techniques, médicales, et surtout sur les techniques de conduite du cheptel. Il faut noter que le soutien à la filière avicole durant les dernières années a été conséquent, 36 millions de dinars en plus des mesures incitatives comme l'exonération de la TVA sur les composants de l'aliment et les produits vétérinaires, c'est vous dire que la crise de l'année 2004 est complètement oubliée. Il existe 5 millions de poulets de chair dans toute la wilaya, 3 millions de poules pondeuses, et 80 000 dindes. Un contrat de performance lie la profession au ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour une production horizon 2014 de 6 millions de poulets de chair, 4 millions de poulets de ponte et 120 000 dindes. in le soir d'Algérie du 04/06/2009