Ils sont 180 propriétaires de logements neufs acquis dans le programme LSP de Hai Yamine, entassés dans des cités non-baptisées et ayant pour seul nom celui de leurs promoteurs (Sagip, Capric, etc.). Leur cadre de vie se limite à une ruelle non-bitumée, non-éclairée et qui leur sert simplement d'abri pour la nuit, «une cité dortoir», comme aiment-ils à l'appeler. Constituée pour la plupart de cadres administratifs, d'enseignants, cette cité se réveille le jour pour les voir se rendre à leur lieu de travail et la nuit pour retourner y dormir. Tel est le quotidien de ces citoyens qui pour certains se sont endettés pour acquérir un logement où ils espéraient vivre en parfaite harmonie. «Nous ne disposons d'aucun cadre de vie. Nous sommes casés dans des logements qui ne répondent nullement aux normes. Il suffit que votre voisin fasse le moindre geste pour que vous soyez à votre tour dérangé, notamment la nuit par les cris des bébés», dira ce cadre d'une société nationale. «Notre cité comprend trois immeubles juxtaposés sans aucun espace vert pour nous permettre de respirer et à nos enfants pour y évoluer et s'amuser», renchérit son voisin. «Nous sommes entourés également de gravats que certains ne se gênent pas à les déposer après l'achèvement des travaux entrepris dans leurs domiciles», poursuit-il. «Regardez ces terrains vagues encombrés de sable et de matériaux de construction. Pourquoi ne servent-ils pas d'assiette pour une école, un stade de proximité ou tout simplement un jardin», renchérit cet autre habitant des lieux. «Hai Yasmine dispose d'une polyclinique qui ne prévoit pas de permanence. Nous sommes contraints de nous rendre à l'hôpital ou à El Barki pour soigner nos enfants, notamment la nuit ou le weekend. Aussi nous lançons un pressant appel à la direction de la Santé pour prévoir une permanence», suggèrent-ils.