Plusieurs segments de l'enseignement universitaire ont appelé à un rassemblement aujourd'hui devant le ministère l Ils dénoncent l'application inappropriée du système LMD. Après plusieurs semaines de grève, des étudiants de plusieurs instituts et écoles supérieures ont opté pour un rassemblement, aujourd'hui, devant le ministère de l'Enseignement supérieur pour dénoncer «certains dysfonctionnements relevés dans l'application du LMD». Des structures universitaires à travers le pays ont abrité des mouvements de protestation «dispersés». Les différents instituts d'architecture, de biologie ou autres filières technologiques ou de sciences humaines connaissent des perturbations des cours en raison de la montée au créneau des étudiants réclamant une révision de certaines dispositions régissant le système LMD (licence-mastère-doctorat) en vigueur dans les universités algériennes depuis 2004. L'accès aux différents stades de mastère sans condition est parmi les revendications principales, pour ces étudiants qui se sont mobilisés pour communiquer leur crainte de se faire éjecter de l'université plus tôt que prévu. En effet, dans la plupart des filières, l'accès aux grades supérieurs est conditionné soit par des concours, soit par des moyennes faisant en sorte que l'accès à ces grades soit limité. Le manque de débouchés professionnels pour les licenciés du LMD explique, selon les étudiants interrogés, cette montée au créneau. «A quoi sert-il de décerner des diplômes de licence s'ils ne permettent pas de postuler dans la Fonction publique qui exige le mastère au minimum ?» explique un étudiant en langues étrangères. Les étudiants de l'Ecole nationale supérieure de statistiques et d'économie appliquée (ENSSEA) expriment également des préoccupations sur «l'incertitude liée au statut du diplôme de mastère des grandes écoles, ainsi que les mauvaises conditions pédagogiques et matérielles que nous rencontrons depuis notre arrivée au pôle universitaire de Koléa». Dans un courrier adressé au ministère, ils expliquent les raisons de la grève qu'ils mènent depuis plusieurs semaines : «Si nous sommes amenés à recourir à la grève, c'est uniquement à cause de l'incompréhension rencontrée le long de notre cursus universitaire émaillé d'embûches et d'entraves que nous avons surmontées dans le calme.» Mais, ajoutent les représentants des étudiants, «la goutte qui a fait déborder le vase est incontestablement l'attitude figée du directeur de notre école, intransigeant malgré les directives ministérielles sur l'obtention du diplôme d'ingénieur et de mastère. Nous avons sué, trimé et travaillé sans relâche pour mériter ces titres qui nous sont refusés». Les étudiants de l'ENSSEA menacent de poursuivre la protestation jusqu'à l'aboutissement de cette équivalence de titres. Les étudiants en sciences humaines de Bouzaréah et Ben Aknoun (Alger), en filière de technologie des universités de Bab Ezzouar, Batna, Sétif, Annaba et Blida expriment les mêmes préoccupations.Le mot d'ordre pour une grève illimitée et un rassemblement aujourd'hui est relayé via les réseaux sociaux pour la révision des conditions d'obtention du diplôme de mastère. Dans la plateforme de l'ENSSAA, les étudiants exigent la clarification de la situation du diplôme (mastère sans licence) «afin que les candidats au concours de doctorat dans les universités ne rencontrent pas d'obstacle».