Enclenchée le 8 juillet 2014, la guerre menée par Israël contre la pauvre petite enclave de Ghaza est la plus sanglante de ces dernières années. L'opération, dont le nom de code est «Bordure protectrice», a duré 50 jours. D'une rare violence, cette énième agression israélienne contre les Palestiniens a fait plus de 2200 victimes. Il faudra des années pour espérer réparer les dégâts causés par les bombardements sauvages et aveugles. Selon le magazine «Air Combat», n°9 de novembre 2014, l'armée de l'air israélienne a lancé des raids sur 4762 sites entre le 8 juillet et le 5 août 2014, et mené plus de 5800 missions au 26 août 2014. Le ministère palestinien de la Santé indique que parmi les 2200 Palestiniens tués, 541 sont des enfants et 250 des femmes. C'est déjà bien plus que la précédente agression d'ampleur d'Israël à Ghaza, l'opération «Plomb durci», qui avait fait en 2008-2009 près de 1600 victimes chez les Palestiniens et 13 côté israélien. 64 soldats israéliens ont également été tués dans cette agression sauvage, dont 5 par des tirs amis, ainsi que trois civils. Des centaines de Palestiniens ont également été arrêtés sur le territoire israélien. Dans son rapport sur cette tragédie, l'ONG Amnesty International a accusé l'armée israélienne d'avoir délibérément visé des habitations civiles. «Les forces israéliennes ont violé les lois de la guerre en menant une série d'attaques contre des habitations civiles, faisant preuve d'une froide indifférence face au carnage qui en résultait. Notre rapport dénonce la pratique courante des attaques de maisons par les forces israéliennes, qui ont témoigné d'un mépris choquant pour les vies des civils palestiniens en ne les avertissant pas et en ne leur laissant aucune chance de s'enfuir», a-t-elle dénoncé. Plus de 600 personnes, dont 175 mineurs, seraient incarcérés pour avoir jeté des projectiles sur la police à El Qods-Est, selon les autorités israéliennes. De son côté, le Club des prisonniers palestiniens annonce avoir recensé «1650 Palestiniens arrêtés à El Qods et en Cisjordanie occupée». Il faudra, selon l'ONU, des mois sinon des années pour réparer les infrastructures de l'enclave palestinienne détruites depuis le début de l'offensive israélienne. L'unique centrale électrique, pour les 1,8 million de Ghazaouis, a elle aussi fait les frais des bombardements. Depuis le 29 juillet, elle est à l'arrêt et avec elle la fourniture d'eau potable. Dans certaines zones, plus de 50% du réseau d'acheminement et de traitement de l'eau a été endommagé. Plus 365 000 Palestiniens ont dû fuir leur maison. Sur ces déplacés, 218 367 sont hébergés dans 87 écoles gérées par l'ONU. D'autres déplacés se trouvent probablement chez des proches, et des milliers ont trouvé refuge dans des écoles du gouvernement. Au moins 16 792 maisons ont été quasi-totalement détruites, précise l'ONU, qui estime qu'au moins 100 000 Ghazaouis devront être relogés. 203 écoles ont été endommagées, dont 25 totalement détruites. La guerre aurait déjà causé autour de 5 milliards d'euros de dégâts. Avant l'agression, Ghaza était déjà amplement sinistré. Le taux de chômage y dépasse les 40%. Il était d'un peu moins de 20% en 2000. Hors période de conflit, plus de 70% de la population de la bande de Ghaza dépendent déjà de l'aide humanitaire pour vivre.