À l'abandon depuis des décennies, cette cité ne cesse de dépérir depuis particulièrement les travaux engagés au lendemain du séisme du 21 mai 2003. Depuis ces derniers temps, à Draâ Ben Khedda, commune chef-lieu de daïra relevant de la wilaya de Tizi Ouzou, les autorités locales ne semblent accorder de l'intérêt qu'à l'image apparente de la ville, plutôt qu'à des problèmes d'urgence dont souffrent les habitants de cités de ce centre urbain de près de 40.000 habitants. C'est ce que l'on peut constater avec l'état délabré dans lequel patauge la cité «Benani-et-Fils» (200 logements). Sur les lieux, on y voit de luxueux pylônes à double lampadaire d'éclairage public, mais comme le site est tellement «dévasté» par des travaux abandonnés, le paradoxe reste criant. Un mépris de plus ; lorsque les résidants ont prié, au début de l'été 2014, l'entrepreneur engagé pour l'aménagement urbain de la cité à procéder d'abord à la réfection du réseau d'assainissement, lequel ne cesse de s'effriter en moult endroits, c'est encore l'arrêt des travaux et le délaissement de tout ce quartier, amoché par d'immenses monticules de terre et de gravats, amassés par l'entreprise après avoir détruit une partie des dalles bétonnées qui y servaient de trottoirs aux résidants et le peu du vieux bitume restant de ses ruelles. Ainsi, à chaque averse pluviale, c'est la hantise. Car en sortant ou en rentrant chez eux en temps pluvieux, les habitants sont obligés de faire de la gymnastique pour éviter les flaques d'eau, les bancs de boue et les fins grillages métalliques étalés et abandonnés en l'état. Ces derniers, hérissés, rouillés et coupants, constituent un vrai danger pour les passants. En revanche, à la cité mitoyenne, où rien ne semble urger sérieusement, les autorités en ont engagé, au début septembre 2014, une entreprise qui a réussi, en quelques mois, de refaire le réseau d'assainissement avant de bitumer les voies de circulation et de presque finir le carrelage des trottoirs du quartier. Anarchie Aussi, les habitants de la cité Benani estiment que cet agissement n'est autre qu'une «sanction» de la part des autorités, du fait qu'ils avaient émis une réserve, tout à fait légitime, en invitant à refaire d'abord le réseau d'assainissement avant d'entamer l'aménagement urbain. Devant un tel état des lieux, les résidants interpellent les autorités de wilaya pour intervenir et remédier à cette «iniquité» dont fait l'objet leur cité. A noter en outre que des traçages d'espaces de terrains nus mitoyens et la fermeture d'accès pour les passants se rendant depuis cette cité (ou inversement) vers l'ancienne voie ferrée ou la grande mosquée, sont opérés sans le moindre holà des pouvoirs publics. Curieusement, au moment où les habitants de cette cité, appelée «Dallas» à sa livraison vers 1980, interpellaient les autorités locales sur leur détresse, ces dernières concentrent plutôt leur intérêt sur l'aménagement de placettes et jardins, qui n'ont rien d'urgent. Le but est cependant clair : enjoliver les surfaces externes de la ville pour justifier la sélection de Draâ Ben Khedda à la première place en matière de propreté sur 11 communes en lice au prix «Rabah Aissat» de l'environnement, organisé à la mi-octobre dernier par l'APW de Tizi Ouzou. Une distinction qui avait alors suscité des interrogations parmi beaucoup de participants. Sollicité sur le pourquoi du «délaissement» du quartier Benani, le maire de Draâ Ben Khedda, M. Sbahi, réfute ce terme et affirme que le wali lui a accordé une enveloppe budgétaire nécessaire pour cette cité. Il reste à engager une entreprise dès que les conditions climatiques le permettent.