Ces dernières années, l'automobiliste fait le constat amer du nombre grandissant de ralentisseurs dont les trois quarts ne répondent pas aux normes. En zone urbaine, les dispositifs pour inciter les automobilistes à réduire leur vitesse, notamment en ligne droite, sont en principe nombreux et variés. A titre d'exemple, le ralentisseur de type dos-d'âne (forme arrondie), son marquage est constitué de trois triangles blancs sur sa partie montante. Ce qui est loin d'être le cas dans nos routes, où l'automobiliste se fait surprendre à 10 mètres de ces dispositifs dangereux, posés en porte-à-faux avec la réglementation. Des usagers de la route se plaignent de ces «boudins» en bitume parfois meurtriers, causant à leurs carrosses des dommages au niveau des carters, bas de caisse, ponts arrière et pots d'échappement. Aussi, le soir où l'éclairage public fait défaut, par endroits, l'usager peut être surpris au détour d'un tronçon par des «boudins» noirs installés à l'emporte-pièce et sans avertisseur chromatique, susceptible de l'inciter à la vigilance et à la réduction de vitesse. N'est-ce pas que les ralentisseurs doivent être visibles de jour comme de nuit, par les moyens les plus appropriés (bandes réfléchissantes, panneaux de signalisation avancée ou de position) ? Mais les «initiateurs» de ces dispositifs n'en ont cure : l'automobiliste peut avoir les quatre… jantes en l'air non sans provoquer l'irréparable... A titre de rappel, l'arrêté interministériel (/JO n°18 du 2 avril 2008) est on ne peut plus clair : «Il est institué dans chaque wilaya une commission technique présidée par le wali ou son représentant et composée des directeurs des travaux publics, des transports, de l'habitat et de l'urbanisme, des représentants de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie nationale et du P/APC chargés de définir les modalités d'initiation, d'élaborer et d'adopter des études de localisation et d'implantation des ralentisseurs.» Ce qui signifie en d'autres termes qu'aucune décision dans ce genre d'opération ne peut être prise sans la concertation desdits départements pour réaliser des ralentisseurs là où il convient de les implanter. Sauf que dans certaines localités urbaines, des riverains en font à leur tête, en agissant de manière irresponsable. Ils font ériger sans gêne des boursouflures sur la largeur d'une route pour dissuader les éventuels «fous du volant» à proximité d'un établissement scolaire ou à l'approche d'un lieu dit. Autrement dit, ils protègent le riverain non sans faire cabrioler l'usager, sous le regard passif, sinon apathique des gestionnaires de la voirie publique. Ces gestionnaires sont interpellés plus que jamais à mettre un peu d'ordre dans l'implantation de ces équipements, selon les normes internationales dans et en dehors de la ville.