Les violents affrontements qui ont eu lieu le 3 mars à In Salah ont fait une victime, elle avait été admise à l'hôpital de la ville à la suite d'une intoxication aux gaz lacrymogènes. Le jeune homme est décédé lundi soir et sa disparition a immédiatement fait réagir la classe politique. Pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), la responsabilité du pouvoir est entière dans la mort du jeune homme. «Ce drame vient nous rappeler l'incapacité des tenants illégitimes du pouvoir à dialoguer et à prendre en charge les préoccupations des citoyens», juge Athmane Mazouz. Pour sa part, dans un communiqué, le parti Jil Jadid estime que «la responsabilité personnelle du président de la République est engagée» dans ce décès. «La répression, l'emprisonnement abusif de Rachid Aouine, de Khencha Belkacem et de tant d'autres auxquels nous exprimons notre soutien sont les sacrifices que consent la nation pour se débarrasser d'un régime décidément incapable de se remettre en cause et d'accepter de libérer le pays», juge Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. Statu quo Pour leur part, les contestataires continuent d'occuper la place Somoud, malgré l'ultimatum lancé par l'armée qui leur avait ordonné de la quitter au plus tard lundi. Face aux risques de dérapage, les militaires ont pour le moment décidé de ne pas envenimer la situation et de remettre à plus tard l'application de leur demande. «Les gendarmes que nous avons croisés font comme si les manifestants n'étaient pas présents, déclare Soufiane Djilali, qui a conduit la délégation qui s'est rendue à In Salah. On sent qu'il y a une volonté de calmer les choses. Mais cela peut changer à tout moment, car les contestataires sont décidés à ne pas quitter la place Somoud.» D'autant qu'au niveau des plus hauts responsables de l'armée, l'analyse de la situation est à géométrie variable. Alors que la rencontre qui a eu lieu entre le général-major Amar Athamnia, chef de la 6e Région militaire de l'armée algérienne, et les représentants des contestataires avait abouti, selon eux, à ce qu'ils puissent continuer à manifester pacifiquement sans intervention de la police ni de la gendarmerie. Le ministère de la Défense nationale, dans un communiqué, démentait les assurances qui leur étaient accordées et leur demandait de lever les camps. Marche à Ouargla le 14 mars Un autre front antigaz de schiste risque de s'enflammer prochainement. Un collectif rassemblant les différentes associations et personnalités opposées à ce projet a appelé à une grande manifestation, le 14 mars à Ouargla. Une marche à laquelle devraient participer de nombreux partis politiques de l'opposition. Une réunion de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) devrait se tenir prochainement pour arrêter une position commune et décider de la participation à la manifestation.