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Comment la mouvance salafiste s'est enracinée en Algérie ?
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Publié dans El Watan le 12 - 03 - 2015

Il y a une cinquantaine d'années, il était encore impensable qu'un courant salafiste puisse traverser les contrées d'Afrique du Nord tant le discours extrémiste véhiculé semblait contraire aux traditions locales. L'efflorescence du mouvement salafiste étant aujourd'hui admise dans la société algérienne, barbe-qamis et costard-cravate font partie du paysage urbain.
L'apparition des idées salafistes dans le Maghreb intervient au début du XIXe siècle lorsque le vent d'El Nahda, ce mouvement de renaissance qui ambitionnait de réformer l'islam mais pour qui la modernité pose problème, a traversé le monde musulman et, par là même, le Maghreb.
Plus tard, le lobbying initié par le royaume wahhabite au début des années 1960 pour court-circuiter ce qu'il considérait comme une «menace baâthiste» en Irak et en Syrie, et torpiller ainsi le leadership iranien, lui permit d'asseoir son dogme. L'ouverture de l'université islamique de Médine, véritable académie, école de management et de marketing de la doctrine wahhabite, constitue un tournant majeur puisque de nombreux Algériens y ont suivi un cursus en sciences islamiques, côtoyant ainsi les grands maîtres saoudiens.
«Ils sont accueillis, logés, on leur enseigne la maîtrise de la langue arabe et du fiqh, explique l'anthropologue Abderrahmane Moussaoui. Les plus grands fouqaha y enseignent leurs préceptes. L'enseignement de la langue est important, car elle constitue un outil de charme pour attirer les adeptes.
L'université saoudienne accorde aussi une bourse à ses étudiants et la majorité des Algériens qui y ont suivi des cours». Les étudiants algériens suivent des stages dans les grandes mosquées saoudiennes, enrichissant ainsi un curriculum vitae qui ne manquera pas d'impressionner leurs auditeurs une fois rentrés au pays. «Cela ajoute de la consécration à ces personnes quand elles reviennent chez elles», précise Abderrahmane Moussaoui.
La plus grande partie des salafistes algériens des années 1980 et 1990 en Algérie, explique-t-il, ont bénéficié de ces enseignements dans des conditions fort confortables. Dans leur biographie, les islamistes algériens citent les imams dont ils ont été les disciples avec force détails (notamment leurs échanges verbaux). Ils y décrivent quelque chose de «magique», donnant l'impression d'avoir été bouleversés par leur rencontre.
Fissuration du malékisme
Mais tous les islamistes algériens n'ont pas suivi ce parcours. Certains ont été embarqués dans le bateau salafiste un peu par hasard. Eux qui s'orientaient vers des études de lettres arabes, en Egypte ou en Syrie, ont été séduits par les discours des ouailles des grands maîtres saoudiens. Ils feront une sorte de «conversion interne» et se tourneront vers un cursus religieux auprès de prestigieux savants afin d'acquérir un savoir défiant les frontières et les traditions. «Certains, souligne Moussaoui, iront jusqu'à sauter la frontière sunnite pour tomber dans le chiisme. Il y a la fissuration du dogme malékite sous nos yeux».
Les Algériens seront au premier rang des candidats au djihad, notamment lorsque les troupes russes ont pénétré dans la terre «musulmane» d'Afghanistan. «A certains égards, l'épopée afghane a pu être considérée comme le début de la restauration de la maison de l'islam. Le premier martyr arabe en Afghanistan était un Algérien, ancien étudiant de Médine», souligne l'anthropologue algérien.
Lorsqu'un courant plus radical, la Salafiya Djihadiste, en rupture de ban avec l'Arabie Saoudite fait son entrée en jeu, notre pays est l'un des premiers à faire les frais d'une folie sans nom. Les partisans de la guerre sainte s'insurgent contre les régimes arabes et regrettent qu'au lieu de les combattre les dirigeants des pays musulmans continuent d'entretenir des relations avec les pays mécréants.
Si les armes se sont —relativement — tues, la salafiya dite «scientifique» ou «prédicative» tient une place non négligeable dans la société algérienne. Dans la terminologie des salafistes algériens, le mot «Sahoua» revient régulièrement, de la même manière que la «Nahda» était utilisée au siècle dernier. «On utilise toujours cette terminologie pour dire qu'il y a un sommeil, une léthargie qui ont besoin d'un réveil», glisse Abderrahmane Moussaoui.
Les choyoukh à portée de clic
Aujourd'hui, point n'est besoin d'aller jusqu'à l'université de Médine pour s'imprégner de l'idéologie salafiste. Il suffit d'écrire un message aux idéologues sur leur blog ou via les réseaux sociaux. «Lorsque les gens ont des problèmes, ils consultent les avis de théologiens via internet. Si l'imam de sa mosquée ne le satisfait pas, il ira sur internet en voir un autre», décortique Moussaoui.
Le courant «médian» de la salafiya jouit d'un succès certain dans l'Algérie actuelle. Privilégiant l'entreprise prédicative, ses adeptes militent pour le changement de la société par la propagation de la culture islamique. «Il s'agit d'un courant élitiste, maîtrisant la science des hadiths et les biographies des grands savants, qui vont servir à établir la véracité des faits et des dires salafistes, les maîtres disposent d'une connaissance encyclopédique qui écrase celui qui pose des questions», explique Moussaoui.
Il est ainsi possible de voir dans ses vidéos publiées sur le Net l'ex-représentant du FIS, Ali Benhadj, dans un extraordinaire numéro, où il fait étalage, avec grande pédanterie, de ses connaissances. «Lisez, lisez, c'est écrit noir sur blanc», harangue-t-il en montrant les livres qu'il aurait lus. «Il écrase les gens qui n'ont pas lu. C'est là une posture de la salafiya qui s'appuie sur la documentation. L'orateur veut ainsi démontrer qu'il a un savoir que les autres ne possèdent pas. En général, ils se limitent aux aspects religieux, en s'appuyant toujours sur ce qu'ils appellent une ''preuve'' scientifique», décortique Moussaoui. Parmi les représentants de ce courant en Algérie : cheikh El Ferkous et Abdelmalek Ramadani sont très populaires auprès des jeunes.


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