Amazigh Kateb n'a pas foulé le sol algérien depuis juillet 2013, date de son dernier concert à Alger. Ainsi, c'est à l'initiative de l'agence de communication et d'événementiel Welllcom Adevertising que le groupe Gnawa Diffusion se produira le 20 mars à Alger, le 27 mars à l'hôtel Méridien d'Oran et les 29 et 30 mars au Théâtre régional de Sidi Bel Abbès. Entre le 25 et le 26 mars, le groupe tournera un clip dans l'Algérois, et ce, à l'initiative de Wellcom Advertising. Lors d'une conférence de presse animée lundi à l'hôtel Hilton d'Alger, le leader du groupe Amazigh Kateb est revenu sur le choix du concert qui sera donné à Sidi Bel Abbès. Une wilaya qui lui tenait à cœur étant donné qu'il a passé la moitié de son enfance là-bas avec son père. Ce dernier était à l'époque directeur du Théâtre régional de Constantine. «C'est, dit-il, une salle que je connais dans les moindres recoins. Je connais la machinerie. Je n'ai jamais joué sur cette prestigieuse scène. C'est un vrai retour aux parfums de l'enfance. C'est quelque chose qui me tenait à cœur depuis que je me suis mis à jouer en Algérie. Je n'ai jamais eu l'occasion de jouer dans les petites villes car il y a une espèce de dictature centralisée. On a l'impression que les autres villes du pays n'existent pas. Sinon cela fait du bien de voir les vraies lumières. J'en ai marre de voir les couleurs pastel. Cela fait du bien d'être en Afrique». Concernant sa participation dans le film L'Oranais de Lyès Salem, il indique qu'il a eu l'occasion de participer à ce tournage joyeux il y a deux ans à travers le titre du film Ya Lilla . L'expérience était à la fois humaine et musicale. Pour ce qui est l'avenir de ce titre, l'artiste promet de le chanter sur scène lors de ses concerts et peut- être bien réaliser un clip. Par rapport à sa deuxième participation dans le film "Maintenant, ils peuvent venir" de Salem Brahimi, Amazigh, indique que le film cherche un distributeur. Revenant sur sa participation en tant qu'acteur, l'artiste précise qu'il a toujours été un touche-à-tout. «Quand j'étais petit, la musique était un monde idyllique et onirique. Le cinéma, c'est quelque chose de technique. C'est un univers qui est totalement différent de ce que je fais d'habitude. C'est une autre approche. Il n'y a pas de public. Il n'y a pas de retour». Si Amazigh Kateb a freiné sa cadence musicale, c'est en partie à cause de ses enfants en bas âge. Il aimerait passer plus de temps avec eux, car, comme il le dit si bien, qu'à un moment donné il pourra reprendre la route tranquillement. Le leader du groupe révèle que son premier album solo sera un condensé de textes de son défunt père Kateb Yacine, ainsi que des textes en milieu carcéral. Actuellement, il travaille sur des auteurs qui ont fait de la prison, dont le poète marocain Abdellah El Wadene. Amazigh avoue également qu'il est à la recherche de poésie en berbère. Ne pouvant pas échapper aux questions qui touchent à l'actualité du pays, Amazigh Kateb a avoué que c'est difficile de parler de la situation politique de l'Algérie quand on n'y vit pas. Cependant, il ne cache pas sa tristesse sur les événements qui se sont déroulés à In Salah. «Derrière cette histoire de gaz de schiste, il y a une trahison économique, car on laisse Total faire de l'extraction en Algérie. Chose qui est impensable. J'ai l'impression qu'on est dans la lâcheté et la perte». Et d'ajouter : «Quand un directeur de téléphonie menace la presse algérienne en disant que celui qui parle de l'Algérie et du Qatar, je ne lui donne pas d'argent, j'ai envie de lui dire de garder son argent. On n'a pas besoin de son fric. Pourquoi cet acharnement de défendre le Qatar ? Un pays qui fabrique le djihadisme dans le monde entier».