La gestion des déchets ménagers et assimilés n'a de cesse de poser des problèmes de salubrité publique à Alger et dans les autres grandes agglomérations. Apparemment, plus on mobilise les effectifs, double le parc roulant affecté au nettoyage et à la collecte, mobilise les fonds pour rendre clean la cité, plus celle-ci donne l'impression de se vautrer dans un décor repoussant. Bien que plus de 10 000 agents de nettoiement et quelque 750 engins, partagés entre les Epic Netcom et Extranet, opèrent des rotations dans les quartiers urbains et suburbains, la situation ne reste pas moins inquiétante. Les administrés que nous sommes, avons fini par apprendre à composer avec ce paysage urbain insalubre que résument ces ballots d'ordures ménagères qui jonchent nos espaces publics, de jour comme de nuit. Comme nous avons réussi à désapprendre le savoir-vivre en groupe. Dans les sixties et seventies du siècle passé, avec des moyens matériels et humains moins lourds, la cité à Alger était moins encline à la malpropreté que présentement. On ne voyait pas la bauge partout comme on en a plein les yeux de nos jours ! On n'avait pas à slalomer pour éviter la fange le long d'un trottoir. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond Dieu du ciel ! ? Le manque de moyens des Epic en charge de nettoyer la ville, ou bien l'incivisme des gens qui balancent n'importe où, n'importe comment et n'importe quand leurs résidus domestiques par-dessus leurs balcons ? On peut se rejeter la balle à l'envi. Chaque partie peut montrer l'autre de l'index pour lui dire sa faute et réprimander son incivisme. Cela n'empêche pas que la cité peine à retrouver son état de salubrité publique qui caractérisait autrefois son rang d'«Alger la blanche». L'on se souvient de ces concierges chargés, entre autres, de faire sortir et rentrer les bacs à ordures à une heure bien précise, ce qui évitait le désordre en permanence et les points noirs qui balisent désormais les artères de notre tissu urbain. Maintenant, les autorités locales tirent à hue et à dia. Elles ne savent plus comment repenser la gestion de ce casse-tête. Aussi, rares sont les bâtiments d'habitation qui disposent de ces employés assignés aux immeubles comme cela est le cas sous d'autres cieux, avec un syndicat en prime. Résultat : çà dégouline de partout dans nos rues et ce n'est pas les grands bacs métalliques mis en place, il y a une année, qui ont réussi à mettre de l'ordre dans notre cadre de vie, d'autant que ces derniers n'ont pas résisté au mauvais «traitement» subis par des agents Netcom : après les avoir vidés au détour de chaque rotation, les collecteurs «neqayine» (et non zeballine) font voler en éclats ce mobilier urbain. Enfin, on parle de l'installation prochaine et à titre pilote de bacs dits «intelligents». Attendons de voir ce que peut produire cette «trouvaille» dans notre cité !