La ruée des ressortissants tunisiens à Souk-Ahras est expliquée par l'abondance des produits prisés de l'autre côté de la frontière ainsi que l'échange fort avantageux du dinar tunisien en Algérie. Les épiciers sont, chaque dimanche, bondés à craquer par des dizaines de visiteurs en provenance du pays voisin et c'est généralement pour le shopping que ces derniers effectuent des déplacements assez fréquents pour s'approvisionner en produits laitiers et autres articles consommables. Une famille abordée à la rue de l'ALN, n'a pas caché sa satisfaction quant au gain réalisé à chaque déplacement. «Les yaourts et le lait conditionné, les produits cosmétiques, les détergents et les ustensiles, entre autres, sont beaucoup prisés par le consommateur tunisien et sans cet écart entre les deux monnaies, ces achats auraient été quasiment impossibles», a déclaré d'emblée la vieille dame du groupe. Une deuxième femme d'un certain âge, a ajouté : «L'abondance des articles proposés à la vente et la diversité des choix incitent nos compatriotes à se déplacer autant de fois qu'ils le peuvent parce qu'ils savent pertinemment qu'ils sont gagnant dans l'affaire car on peut se permette des achats d'un mois au prix de 1000 dinars tunisiens échangés ici même à Souk-Ahras». Les commerçants de Souk-Ahras ne s'en plaignent pas et considèrent même que les tunisiens sont de bons clients. «Ce sont des familles entières qui débarquent chaque début de semaine pour faire l'emplette et repartir vers la frontière et ça ne dérange personne du moment que ces voisins trouvent les produits qu'ils désirent acquérir à des prix raisonnables et encouragent par leur rush massif l'activité commerciale dans notre ville», a expliqué un commerçant du centre ville. Pour les effets vestimentaires, l'affluence est plus importante notamment chez des magasins qui commencent à se spécialiser dans les vêtements et chaussures proposés à des prix étudiés. On y voit chaque samedi des centaines de gens en provenance du pays du jasmin qui font le pied de grue devant ces commerces qui ne désemplissent plus. «Nos prix son concurrentiels et la marchandise que nous proposons est cédée à des prix très bas… plus bas que ceux affichés par les vendeurs de fripes, c'est là le secret de cette arrivée massive des tunisiens», a expliqué Y.H, gérant d'un commerce local.