Le comité du festival de Baalbek (est du Liban) a annoncé, avant-hier, la reprise de ses activités et la reprise des spectacles de la diva libanaise, Fayrouz, à Beyrouth, avant la fin de l'année en cours. C'est ainsi que la capitale libanaise renouera avec la plus grande chanteuse arabe encore en vie avec Warda Al Djazaïria, pour quatre représentations de la fameuse comédie musicale Sah'anoum. Fayrouz devait faire l'ouverture du jubilée d'or du festival international de Baalbek, le 13 juillet dernier, jour du début de l'agression israélienne contre le Liban. Le festival de Baalbek avait programmé, avant l'agression, cinq spectacles. Mais seul Sah'anoum, pièce présentée la première fois en 1971 et drivée actuellement par Ziad Rahbani, fils aîné de Fayrouz, sera programmée. Selon le quotidien libanais L'Orient Le Jour, tous les détenteurs de billets pour ce spectacle qui viendront les échanger bénéficieront de places prioritaires. Et ceux qui le désirent pourront se faire rembourser à partir du 5 septembre auprès de tous les points de vente Virgin. Le Festival de Baalbek, qui, outre les spectacles « importés », a financé cette année deux grosses productions libanaises, Sah'anoum et L'opéra du village, un ballet-théâtre signé Caracalla, vient juste de prendre la décision de rembourser les tickets du ballet Caracalla à partir du 5 septembre. Les activités du Festival international de Baalbek sont interrompues en 1975, durant la guerre civile du Liban, pour redémarrer aussi vite une fois la paix retrouvée. Les cocners de Deep Purple, de Diane Schuur meets Dizzy Gillespie All Star Big Band, de Eifman Ballet Theatre de Saint Petersbourg et de Lucia di Lammermoor ont été annulés et leurs billets remboursés. Depuis 1997, le festival a retrouvé sa gloire d'antan, fleuron culturel et touristique de la région, offrant des spectacles très recherchés. Il reçoit à nouveau les plus grands artistes du monde et attire plus de 40 000 spectateurs chaque été. L'agression israélienne a réduit à néant la saison touristique au Liban et les festivités artistiques qui accompagnent en général les mois d'été. Un préjudice catastrophique d'autant que les opérations militaires israéliennes ont détérioré plusieurs sites touristiques — pollution de la côté libanaise — et archéologiques. Mais le retour de Fayrouz signe une victoire symbolique pour les Libanais. Et parce que les Libanais n'ont jamais perdu, une blague a circulé à Beyrouth durant le mois de l'agression israélienne. Ehud Olmert, le Premier ministre d'Israël, a envoyé des commandos non pour débusquer l'introuvable Hassan Nasrallah, mais la diva libanaise : il fallait qu'elle lui donne, même sous la torture, la position du pont d'Ellaouziya, une chanson célèbre du patrimoine libanais !