Jusqu'où peut aller la complaisance de la direction des transporteurs publics de la ville de Bouira ? Parce que, selon nos sources, ces derniers s'étaient plaints à la direction de ce que leurs collègues de Aïn El Hadjar et Aïn Bessem leur faisaient de la concurrence dès qu'ils pénétraient en ville, la direction avait interdit aux fourgons qui viennent de ces localités de s'arrêter aux trois arrêts de la wilaya, du pont et de Tali. La pression mise sur les épaules de ces transporteurs extra muros (pour sacrifier à la terminologie administrative) était telle qu'une grève a été déclenchée ce printemps par les concernés devant tant d'arbitraire. La direction a cédé, mais les transporteurs, qui pour être agréables aux voyageurs (la plupart sont des travailleurs, des élèves), bravaient l'interdiction qui visait les trois arrêts, se voyaient retirer les papiers et condamnés à payer une assez lourde amende. Il y a un peu moins d'un mois, la direction est revenue à la charge. Cette fois, la solution qu'elle a trouvé allait lui permettre de régler définitivement le problème : une plaque posée à la naissance de cette artère qui va de Harkat jusqu'au pont et au-delà en interdit l'accès à ces transporteurs venant des localités de l'ouest de la wilaya. Le prétexte de cette mesure est, selon nos sources, de soulager un peu cette rue qui connaît des embouteillages à certains moments de la journée. Le prétexte devait se révéler pour ce qu'il est, lorsque les transporteurs urbains de la ligne 5, qui passe par la cité, ont réagi en déclarant, selon nos sources, qu'on leur prenait leurs « clients ». Cette fois, sans avoir besoin d'une deuxième plaque, les fourgons de transports qui arrivaient par la RN18 ont été contraints de passer par l'Ecotec. Ils font ainsi un très long détour, au grand dam des voyageurs, avant de parvenir au terminus fixée à la gare routière. La direction aurait dû faire preuve de plus de sagesse et de fermeté en faisant remarquer aux plaignants que les citoyens, qui attendent aux arrêts facultatifs, ne sont pas plus à eux qu'aux autres transporteurs qui viennent de hors la ville : les fourgons qui assurent le transport urbain, qu'ils partent du centre-ville ou des différents points de la périphérie, ne démarrent jamais que lorsqu'ils sont pleins. Ils ne s'arrêtent à ces arrêts que quand il y a de la place. Par conséquent, les fourgons qui font le transport sur la RN18 renforcent les moyens existants au lieu de les gêner. La direction des transports ignorait-elle qu'ils prennent en charge les voyageurs de la cité Amar Khodja et tous les hameaux qui s'égrennent le long de la RN5 jusqu'au village de Saïd Abid, situé sur le territoire de la commune de Bouira ?Quant aux bouchons occasionnels qui se forment aux carrefours de cette rue, si on veut les voir disparaître, les agents de la circulation n'ont qu'à ne pas donner la priorité aux véhicules des rues secondaires (wilaya et Draâ El Bordj).