La priorité des pouvoirs publics est d'ouvrir 50 kilomètres à la circulation au sud de la wilaya pour en finir avec l'irritant tronçon Ighzer Amokrane-Akbou», selon le directeur des travaux publics (DTP), Rachid Ourabah. Ce dernier a estimé que «la totalité du projet devrait être réceptionnée dans les délais». Mais en attendant, beaucoup reste à faire avant la livraison du projet de pénétrante qui reliera Béjaïa, à partir du port, à l'autoroute Est-Ouest, au niveau d'Ahnif, dans la wilaya de Bouira. Car au regard du volume du travail qui reste à exécuter sur le terrain, les oppositions sporadiques qui surgissent ici et là, le manque d'ouvriers dont se plaint la China Railway Construction Corporation (CRCC), il est fort à parier que les 17 mois restants pour la fin du délai contractuel ne suffiront pas malgré la bonne volonté de la DTP. Les travaux ont été lancés fin 2013 pour un délai de 36 mois. Aussi, pour mener à bien le chantier, ce programme dépend des intervenants, à l'image de l'ADE (Algérienne des eaux) qui traînent le pas. Le déplacement des réseaux AEP n'est pas encore entamé. «La raison est l'indisponibilité des pièces et des équipements nécessaires sur le marché local. Les équipements doivent être tous importés de l'étranger», dira le DTP, qui précise par contre, que la SDE (société de distribution de l'électricité) qui s'occupera de déplacer le réseau électrique vient tout juste de débuter son travail. «Nous avons pris des engagements pour régler les quelques oppositions éparses. Les contraintes sont liées à l'opération d'expropriation qui bute généralement sur les retards dans le versement des indemnisations», affirme le DTP. Les contraintes sont aussi liées, rappelons-le, au très contesté barème des montants d'indemnisation proposé par les services des Domaines et dont la revalorisation ne dépend pas de la direction des travaux publics. A ce propos, M. Ourabah se veut rassurant : «Les négociations avec les propriétaires terriens avancent convenablement, notamment, du côté d'Ath Rzine, où les propriétaires demandent l'accélération de l'opération d'indemnisation.» Mais aussi à Akbou, où les citoyens demandent de décaler le tracé sur environs deux kilomètres. Par ailleurs, la société chinoise a réussi à libérer 70 km de voie sur les 86 km prévus. A ce jour, deux sections sur les quatre créées par la CRCC, dans le cadre de la gestion de son projet, ont reçu la planche d'essayage, c'est-à-dire 200 mètres d'enrobé, sur lesquelles des tests seront effectués avant de poursuivre cette opération. Après Boudjellil, la section Amizour-Semaoun a accueilli le même test, mardi dernier. «Si les résultats de ce test sont probants, nous allons revêtir les 8 km préparés en un mois à compter de cette semaine», ajoute notre interlocuteur. En outre, la consistance du projet, qui comprend également 60 ouvrages d'art dont 13 viaducs, 30 km d'échangeurs et une centaine de dalots, implique plus de main-d'œuvre non qualifiée et qualifiée. «Nous avons besoin de 5000 travailleurs locaux supplémentaires d'ici la fin du projet», a indiqué un responsable chinois. A la question de savoir ce qui rebute la main-d'œuvre algérienne, le DTP a insisté : «Ce n'est certainement pas le salaire. Les entreprises algériennes paient au même niveau que les sociétés chinoises. Nous souffrons du manque de main-d'œuvre qualifiée.»