Malgré les pertes engendrées, suite à la chute des prix du baril de pétrole, les pays membres de l'OPEP, à leur tête l'Arabie Saoudite, qui se réuniront vendredi, n'ont pas l'intention d'apporter un changement à leur quota actuel. Une 167e réunion sans but précis. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) tiendra sa 167e réunion ordinaire vendredi à Vienne. Une rencontre sans réel ordre du jour tant qu'il est pratiquement acquis que l'on s'achemine, une nouvelle fois, vers le maintien des quotas de production. Le plus grand producteur de l'Opep campe sur ses positions malgré les pertes engendrées par la baisse des cours du brut, Riyad ayant déjà vu ses réserves de changes baisser de près de 50 milliards de dollars depuis le début de l'année. Cependant et même si la question de l'équilibre du marché demeure primordiale, et celle liée aux quotas de production prédomine les débats, les pays de l'OPEP oublient souvent de se pencher sur le respect des quotas de production. Ceci, d'autant que les libertés prises avec les quotas contribuent elles aussi à alimenter les pressions sur un marché déjà miné par la surabondance de l'offre. C'est dans ce sens que l'agence de presse britannique, Reuters, a annoncé hier une production OPEP record durant le mois de mai 2015. Selon les données compilées par Reuters, les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont pompé en moyenne 31,22 millions de barils par jour, au-dessus du quota convenu de 30 millions de barils/jour. C'est surtout un niveau de production qui présente un plus haut de deux ans et demi précise encore Reuters. Des données qui n'ont d'ailleurs pas tardé à faire leur effet sur les marchés en inscrivant une légère baisse des cours du baril dès l'ouverture des échanges hier. Ainsi, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 64,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 99 cents par rapport à la clôture de vendredi. A New York, le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juillet perdait à 13h15 GMT 26 cents à 60,04 dollars sur Nymex, après avoir pris plus de 2,50 dollars vendredi. Certains analystes tablent sur un retournement après les prises de bénéfices vendredi. Il est vrai que les cours du brut ont légèrement rebondi en réaction au décompte de Baker Hughes faisant état du déclin de 13 forages de schiste américain. Cependant, il est clair que la surabondance de l'offre mine toujours le marché, et l'attitude des membres de l'OPEP ne plaide pas, pour l'heure, pour une redressement des cours. Il faut dire qu'avec les chiffres de la production de mai, il est clair que l'Organisationpompe non seulement plus que ses quotas, mais plus que la demande pour le pétrole Opep. Le pool pétrolier l'estime, dans son dernier rapport, à une moyenne de 29,32 millions de barils/jour en 2015. Rien n'y fait. L'objectif demeure, pour l'heure, la préservation des parts de marché et la prochaine réunion de l'OPEP ne risque pas de changer la donne. Malgré le déclin de certains puits de schiste américain, l'OPEP estime que le boom pétrolier américain n'est pas remis en cause et s'attend même à ce que l'offre non OPEp augmente, et ce, jusqu'à au moins 2017, chose qui pourrait se traduire par une baisse de la demande sur le pétrole OPEP à 28,2 millions de barils par jour à cette échéance.