Les comités de village de la commune d'Azazga réclament les conclusions de la commission d'enquête diligentée par le ministère de l'Intérieur le mois dernier. La marche sur Alger à laquelle avait appelé la coordination des comités de village d'Azazga (37 km à l'est de Tizi Ouzou) n'a duré que quelques heures lundi matin, puisque les quinze marcheurs qui voulaient rallier la capitale à pied ont été tous appréhendés au lieudit Chaouffa, à mi-chemin entre Azazga et Tizi Ouzou et embarqués dans des fourgons de police en direction de la sûreté de daïra de Fréha. Les marcheurs arrêtés ont été relâchés en fin de journée, a-t-on appris des représentants des villageois. La marche qui a été programmée ces derniers jours par la coordination des comités de village a démarré lundi d'Azazga à 10 heures du matin. Les marcheurs étaient décidés à parcourir quelque 130 km à pied pour atteindre Alger en quelques étapes et rejoindre ensuite le ministère de l'Intérieur afin de réitérer devant les autorités centrales leur revendication de dissolution de l'APC d'Azazga. Les marcheurs portant des tee-shirts bleus flanqués de l'inscription «Azazga belle et rebelle», étaient précédés par une fourgonnette qui faisait office d'ambulance et suivis par une voiture de police de la sûreté de daïra d'Azazga. Depuis la réinstallation du maire par la force publique en mars dernier, nombre d'actions organisées par la coordination des comités de villages de la commune ont été empêchées et les animateurs appréhendés par les services de sécurité puis relâchés. Le mouvement de protestation qui bloque l'APC d'Azazga depuis septembre 2014 a été enclenché par la coordination des comités de village (Cheurfa N'Bahloul, Hendou, Aït Bouadda, Iazouguene et Fliki) ayant investi la rue pour exiger la dissolution de l'assemblée communale. De nombreux griefs sont formulés à l'encontre de l'APC, notamment l'absence de réaction devant le squat du foncier communal et d'avoir tourné le dos à toutes les sollicitations des représentants des villages. Après l'envoi de la première commission d'enquête de wilaya, à la fin de l'année dernière, et qui n'avait rien relevé d'anormal dans la gestion communale, une autre commission d'enquête diligentée par le ministère de l'Intérieur en mai dernier n'arrive toujours pas à communiquer les résultats de ses investigations laissant libre cours à toutes les supputations. A l'heure actuelle, l'APC se trouve bloquée, ne fonctionnant qu'avec 7 élus sur les 19 que compte l'assemblée. Le service de l'état civil ne fonctionne qu'avec les éléments du filet social. Plus de 200 travailleurs n'ont pas repris leur travail et leurs salaires bloqués depuis le mois de mars. Un membre de la coordination des comités de village nous a déclaré que le mouvement de protestation maintient la ligne pacifique de ses actions en dépit de la répression qui est opposée par les autorités à chacune des sorties sur le terrain. «Notre marche sur Alger était une action pacifique mais cela n'a pas empêché les autorités de conduire les participants au commissariat de police. Nous nous posons la question si les autorités, à travers la gestion policière de cette marche, ne sont pas en train de pousser la situation à se dégénérer. Les pouvoirs publics sont entièrement responsables de tout éventuel débordement», nous dira le représentant des villageois.