La wilaya de Tizi Ouzou est dotée d'importants sites archéologiques, historiques et religieux qui peuvent être un tremplin pour la relance du tourisme et de la destination Kabylie. Une grande partie de ces trésors inestimables se trouvent à Azeffoun et Tigzirt, deux villes balnéaires qui attirent chaque année des milliers de vacanciers. L'ex-Ruzasus compte à elle seule des vestiges qui témoignent d'une présence passée d'une antique ville, comme les allées couvertes d'Ait Rehouna datant de la préhistoire, aux environs de 3000 ans avant J. C. Dans toute l'Afrique du Nord, il n'y aurait que 14 allées couvertes. Parmi elles, 8 sont dénombrées dans ce village pittoresque situé à 14 km du chef-lieu de la daïra d'Azeffoun. Des sépultures collectives et des monuments qui ont subi d'importants dégâts causés par la nature et la main destructrice de l'homme. En plus des glissements des structures, des pierres entières y ont été arrachées pour servir dans la construction de maisons. A Thadarth Ouzeffoun, des restes de ruines romaines et de traces de tours de surveillance s'offrent aux visiteurs sur le site actuel du village d'Azeffoun surplombant la mer, à 7 km de la ville. Les romains passés par là y ont édifié une grande cité avec des thermes, des châteaux d'eau, un fortin dont restent de grands pans de murs, un arc de triomphe. Charmante ville du littoral kabyle appréciée pour ses grandes plages au sable fin et l'hospitalité de ses habitants, Tigzirt dispose elle aussi de «perles» archéologiques qui remontent à l'époque romaine. Le site archéologique de l'antique Iomnium constitue l'attraction principale des estivants. Bordj turc de Boghni, village Ait El Kaid, l'abri sous roche d'Ifigha (Azazga) portant des inscriptions libyques, les gravures rupestres d'Azrou Imediazen (Boudjima), sont autant de témoins des civilisations qui ont vécu dans la région. Des vestiges qui demeurent inconnus, mal protégés et menacés de disparition. La direction locale de la culture a recensé 213 sites et monuments revêtant un intérêt historique, archéologique, architectural ou artistique. Un potentiel indéniable oublié. Sans protection, ce patrimoine se perd et tombe en ruine. Seuls 20 sites ont été classés à ce jour. Une opération de sauvegarde du patrimoine avait concerné dans le passé le village traditionnel d'Ait El Kaid, qui a fait l'objet de travaux de restauration. Dans le même sillage, la direction de la culture a entrepris une opération similaire pour la mise en valeur d'autres sites tels que les ruines romaines d'Azeffoun, le bordj turc de Boghni. Des demandes ont été introduites auprès des services concernés pour le classement de nombreux sites, dont le village historique d'Ighil Imoula où a été tirée la proclamation du 1er Novembre 1954, les allées couvertes d'Ait Rehouna et la Zaouia Sidi M'hamed Ben Abderahmane (Bounouh). Un ambitieux programme qui tombe à pic pour préserver et revaloriser le patrimoine matériel et immatériel de la région.