Les marchands informels refusent de rejoindre le marché de proximité. Une soixantaine de marchands informels à Rouiba ont été délogés des endroits qu'ils occupaient depuis des années. Cette opération, menée conjointement par les services de l'APC et ceux de la police, a permis de dégager toutes les ruelles qui convergent vers le marché couvert de fruits et légumes. Ceinturé de toutes parts par les étals des commerçants informels, le marché est devenu inaccessible aux clients. En empruntant à partir de la station de bus l'une des venelles qui montent jusqu'à l'artère principale de la ville, les étals des vendeurs illicites occupaient les moindres espaces, si bien que les déplacements des voitures et des piétons sont devenus difficiles. Les marchands ne se sont pas limités à installer leurs étals sur les trottoirs, mais également sur la chaussée. Les résidants qui habitent dans ces ruelles peinent à se frayer un chemin pour rejoindre leur domicile. «Cela fait vingt ans que nous subissons le diktat de ces commerçants. L'accès à nos maisons est entravé par les étals de fortune. Pour rentrer chez nous, on doit négocier avec les vendeurs», confient des habitants de la ville. D'après le président de l'APC de Rouiba, Ouezane Zoheir, «cette opération s'inscrit dans le cadre du travail de la municipalité visant à lutter contre le commerce informel et dégager les venelles du chef-lieu qui, durant des années, ont subi le squat de ces marchands», assure-t-il, «nous avons convié la soixantaine de commerçants qui exercent illégalement à rejoindre leurs nouveaux étals dans un marché de proximité doté de toutes les commodités. Cependant, ces marchands refusent de rejoindre leur lieu d'affectation, ce qui nous pose un réel problème», ajoute-t-il. Selon un commerçant qui activait aux abords du marché couvert, «les étals que les responsables locaux nous ont proposés se trouvent dans un marché de proximité réalisé nouvellement. Nous avons refusé catégoriquement de nous y installer, car il se trouve à la sortie de la ville. Nous ne pouvons pas travailler en l'absence de clientèle», affirme-t-il. Il est vrai que l'éloignement de ce marché de proximité est un handicap pour l'exercice de l'activité commerciale, de par l'absence de clients. «Nous voulons nous intégrer dans le circuit commercial légal, mais avec un minimum de commodités», soutient notre interlocuteur. Signalons qu'en dépit de cette opération de délogement, le commerce informel à Rouiba est loin d'être éradiqué. Des marchands informels persistent en l'absence d'une présence policière dissuasive à installer leurs étals, notamment sur une place publique se trouvant en face de l'ancien siège de l'APC. Les marchands proposent à la vente principalement des téléphones portables. Par ailleurs, d'autres marchands continuent d'exercer leur commerce sur le tronçon de route qui mène de la gare ferroviaire à la station de bus qui se trouve au sud du chef-lieu.