Micipsa Rezdat, c'est son nom d'artiste. Son vrai nom, c'est Brahim Mohamedi. Il n'a que 24 ans et est un brillant étudiant en dialectologie au Département de tamazight de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Micipsa, originaire de Aïn Zaouïa, daïra de Draâ El Mizan (au sud de Tizi Ouzou), vient d'éditer un album de poésie en kabyle, avec un doux et étudié accompagnement musical, agréable à l'ouie. Pour cela, il utilise de ces instruments aux sons proches des sonorités traditionnelles, tantôt une flûte, tantôt une mandoline, un luth ou un saxophone, suivant le thème ou le sens que le poème déclamé, décrit. L'opus de Micipsa, qu'il intitule Amusnaw (Le savant), renferme sept poèmes (isefra) dans lesquels il décortique, avec des airs musicaux adaptés à chaque titre, les aléas de la vie, les péripéties sociales auxquelles tout un chacun pourrait en avoir déjà goûté. Dès la première piste de cet album, Micipsa plonge son auditeur dans les bizarreries de vécus sociaux distinctifs de chaque catégorie des mortels. Dès l'entame, l'auteur s'étonne de la «béatitude» dans laquelle se vautre «l'inculte», pendant que le chercheur, le penseur se triturent, nuit et jour, les méninges pour comprendre, pour éclairer les autres, orienter autrui sur la voie de sortie, de l'aboutissement… Avec son style particulier de déclamation de ses poèmes, accompagnés d'airs musicaux, mais sans mélodie vocale, notre étudiant et jeune poète offre à ses auditeurs des cas de tendresse amoureuse et d'échec, d'espoir, de l'optimisme, de vérité, et, parfois, de pessimisme, voire de désespoir… Les «développements» sociaux à venir, vers le positif ou le négatif, ne manqueront pas, à coup sûr, de fournir à ce jeune poète une profusion de thèmes à même d'enrichir l'inspiration de sa prose et le chatouillement de ses muses, au grand bien des amateurs de ce style artistique.