La situation des étudiants de l'Institut de nutrition, de l'alimentation et des technologies agroalimentaires (Inataa) de Constantine, situé sur la route de Aïn S'mara, reste inquiétante, particulièrement après les déclarations alarmistes de Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, lors de sa récente visite à Constantine. Sans donner plus de précisions sur les décisions prises concernant le problème de la reconnaissance du diplôme obtenu par la Fonction publique, Tahar Hadjar a déclaré : «Etant donné que l'affaire est en justice, je n'ai aucun droit de parler de ce sujet ni de donner mon avis. Mais je peux vous assurer que je veillerais à ce que l'étudiant soit respecté et bien servi tout en conservant sa dignité.» Le ministre a ajouté que ce genre de problème doit être réglé au sein de l'université, sans l'intervention de personnes étrangères à ce secteur. Malheureusement, ce n'était pas le cas à l'Inataa. Le ministre n'a pas voulu s'exprimer sur l'avenir des centaines d'étudiants qui ont boycotté les cours durant toute l'année dernière, pour réclamer la reconnaissance de leur diplôme par la Fonction publique et l'ouverture d'autres débouchés pour le recrutement. Ces étudiants sont encore dans le flou et ne savent même pas s'ils seront exclus ou autorisés à reprendre les cours, alors qu'on est à quelques semaines de la rentrée universitaire. Pour rappel, l'Inataa a été secoué, au mois de mai dernier, par de graves incidents entre étudiants et agents de sécurité. Les versions de l'une et l'autre parties ont alimenté la polémique, les étudiants ayant accusé les agents de sécurité de les avoir malmenés en usant de la force pour «casser» la grève. Ce qui a été démenti par le rectorat de l'université Frères Mentouri. Pour les protestataires, il est aberrant qu'un diplôme d'ingénieur d'Etat ne soit pas reconnu dans la Fonction publique. La question qui se pose est la suivante : après cette année blanche, les étudiants vont-ils poursuivre leur grève ? «Nous exigeons de pouvoir exercer dans les domaines de l'agriculture, les laboratoires de la santé et dans l'enseignement. Même le spectre de l'année blanche brandi par le rectorat ne nous fait pas peur. Nous préférons perdre une année d'études que de nous retrouver avec des diplômes qui ne servent à rien, si ce n'est à grossir les rangs des chômeurs», a déclaré un délégué des étudiants de l'Inataa. Pour ces derniers, seule une intervention du ministre de tutelle permettra de régler définitivement ce problème.