L'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) a présenté aux autorités locales la première mouture d'une étude de la nouvelle ligne de chemin de fer reliant Témouchent à Sidi Bel Abbès dans le prolongement de la liaison avec Oran et Beni-Saf. Ce projet de ligne électrifiée a été conçu pour renforcer le maillage par rail de l'ouest du pays et faire des deux chefs-lieux de wilaya des nœuds stratégiques dans la perspective d'un plus vaste projet de 575 km, cela pour une vitesse entre 160 et 220 km/h. Trois variantes ont été proposées, la première d'une longueur de près de 66 km. Elle nécessitera la réalisation de 5 nouvelles gares et des ouvrages d'art. Son tracé part de la nouvelle gare de Sidi Bel Abbes et suivra la ligne existante (Oued Tlélat-Tlemcen) jusqu'à la sortie de la nouvelle gare de Sidi Lahcen. Puis, il côtoie la RN96 en traversant les localités de Sidi Ali Boussidi, Sidi Daho, Aoubelil et Aghlal pour arriver en gare d'Aïn Témouchent en longeant la ligne existante qui, elle, sera dédoublée et modernisée. La deuxième variante, la plus courte, près de 53 km, ne nécessitera la réalisation que de 2 gares, l'une à Chentouf et l'autre à Tessala. Son tracé, toujours à partir de la nouvelle gare de la capitale de la Mekerra, suit la ligne existante (Oued Tlélat-Tlemcen) sur une longueur d'environ 4 km pour ensuite border le parcours de la RN95. Il rejoint ensuite la RN101 jusqu'à Témouchent. La troisième variante est celle qui a eu les faveurs des autorités locales. Sa longueur est de 64 km avec 3 nouvelles gares. Son intérêt est qu'elle passe avantageusement par Hammam Bou Hadjar, El Maleh et Chaâbat El Laham. Son tracé est, au départ, identique à celui de la 2e version, en partant de Sidi Bel Abbès pour emprunter par la suite le parcours de la RN96 jusqu'à la sortie de la ville de Tessala qu'il dessert. «Alors, le Bouyouyou va de nouveau siffler 3 fois à Hammam Bou Hadjar», a plaisanté le wali résumant l'option de ses collaborateurs et des élus pour le 3e tracé. Pour rappel, ce Bouyouyou qui hante jusqu'à aujourd'hui la mémoire locale est l'appellation affectueuse d'un mythique tramway à vapeur, un tortillard à voie étroite appartenant à une société belge, qui reliait Oran et Hammam Bou Hadjar en passant par la M'léta. Tirant trois voitures et un wagon de marchandises. Ce petit train desservait Sénia, El Kerma, Tamzoura et Aïn El Arba en longeant la lisière de la grande Sebkha. La ligne fut définitivement fermée en 1949 après avoir fonctionné près de 30 années. Mais, ce n'est pas pour des raisons liées à une quelconque nostalgie que la 3ème variante est préférée mais c'est parce qu'elle permet de réhabiliter un courant d'échange qui existait entre le Témouchentois et Sidi Bel Abbès par le biais de Hammam Bou Hadjar, sa population étant sociologiquement et économiquement plutôt tournée vers le Sud que le Nord.