El Hachemi Djiar, ministre de la Communication, semble jouer le rôle de porte-parole du gouvernement. Hier, au siège de l'APS, à Alger, le ministre, qui se refuse pourtant le titre de porte-parole de l'Exécutif, a passé en revue toute l'action gouvernementale de ces trois derniers mois. Il a fait le bilan de l'exécution de la feuille de route tracée en juin dernier par le président Bouteflika en mettant en relief les consignes données par ce dernier à ses ministres. Il s'agissait de passer à une vitesse supérieure dans le traitement des dossiers, accélérer la mise en œuvre des réformes, adopter une démarche d'investissement, de croissance et de modernisation, suivre l'évolution des programmes lancés, mettre en œuvre les textes de la réconciliation nationale. Pour dire que l'action gouvernementale s'est bien poursuivie durant l'été dernier, M. Djiar a indiqué que 20 secteurs d'activité ont été examinés par le gouvernement pendant la période estivale. Il a même énuméré les 64 textes de lois élaborés durant cette période. Il considère que la charte pour la paix et la réconciliation nationale est « un succès incontestable » sans donner de bilan. Le ministre n'a pas cessé tout au long de son intervention devant la presse nationale de positiver le bilan d'action du gouvernement en rappelant que « le pays s'installe dans la stabilité durable et commence sérieusement à faire sa transition ». M. Djiar a exclu que cette conférence-bilan ait une coloration politique. Elle n'est nullement en faveur du gouvernement ni d'un courant politique. Mais plutôt elle s'inscrit dans le cadre de « la communication institutionnelle qui est au service de l'intérêt général ». Selon lui, cela est un prélude à l'instauration d'un véritable système de communication tel que voulu par le président Bouteflika. M. Djiar a indiqué dans ce sillage que le Président « est en excellente santé » et que « s'il ne paraît à la télévision ce n'est pas parce qu'il ne travaille pas ». « S'il a raté un rendez-vous, je dirai qu'à chaque jour suffit sa peine », a-t-il enchaîné. Relevant le problème de l'accès à l'information qui attise la rumeur, le ministre s'est engagé à aider les journalistes à lever cette contrainte qui est liée beaucoup plus, selon lui, aux mentalités et à l'état d'esprit des responsables des institutions. Le conférencier a affirmé que la presse demeure au centre des préoccupations du chef de l'Etat qui cherche à promouvoir le secteur public et à consolider le secteur privé. Ainsi, il a parlé d'aide (possible) à la chaîne de distribution des journaux, de l'installation de nouvelles imprimeries à l'intérieur du pays, de l'ouverture d'un centre de perfectionnement pour les journalistes, de la création d'une bibliothèque centrale et d'un centre des archives pour la presse tout en rassurant que l'Etat continuera à subventionner le prix du papier. La modernisation du secteur public est également l'une des préoccupations du conférencier qui a promis, en outre, d'élaborer bientôt un statut pour les journalistes. Cependant, M. Djiar a clairement souligné que l'Etat n'ouvrira pas le champ audiovisuel au privé en donnant les mêmes arguments que ceux qu'il avait donnés lors de sa première sortie en juin dernier, à savoir que le pays, qui vient de sortir d'une décennie tragique, n'est pas encore prêt à cette « aventure ». Cela dit, M. Djiar rassure que « les acquis de la presse seront entièrement préservés ». Evoquant la loi sur l'information, le ministre dira que celle de 1990 « n'est pas contraignante ».