Globalement, entre 2005 et 2008, la valeur de la production du secteur minier mondial a doublé. Les dépenses d'exploration pour les métaux non ferreux ont frôlé en 2009-2010, les 15 mds USD contre 2-5 mds USD entre 1993 et 2005. L'Afrique occupe dans ce cadre une place de choix avec une part importante dans la production mondiale pour plusieurs produits : cobalt, diamant, manganèse, phosphate, or, bauxite, cuivre, nickel, fer, charbon. Durant les années 2000, elle a participé pour environ 5% des découvertes faites dans les cinq continents. Ce qui est faible et dénote d'un effort énorme à faire pour attirer les investissements dans l'exploration et le développement, selon l'expert Belkacem Touahri. A titre illustratif, pour la première décennie 2000, l'Afrique n'a attiré que 12% des investissements étrangers contre 41% pour l'Amérique du Sud et 27% pour l'Australie. La majorité, 63%, de ces investissements ont profité aux pays de l'Afrique méridionale (Botswana, Afrique du Sud, Mozambique, Zambie, RD Congo). Les autres pays africains se répartissent le restant, 37%. «C'est dire que d'énormes efforts restent à faire pour améliorer l'environnement de l'investissement dans l'exploration et le développement des ressources minérales du continent, dont les potentialités sont reconnues pour être très attrayantes», notera M. Touahri, avant de poursuivre : «Ces efforts doivent être orientés vers des défis majeurs à relever». Il s'agit, selon l'expert, de la lutte contre corruption, du manque d'infrastructures de transport, d'énergie et d'eau, la bureaucratie, les risques liés à la sécurité et l'instabilité politique, le manque de cadres et de main-d'œuvre qualifiée et enfin les réglementations minière, fiscale et du travail.