Après avoir prévu un rééquilibrage du marché pétrolier à l'horizon 2020, dans un rapport publié mardi dernier, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est revenue, dans une analyse rendue publique hier, avec un autre constat concernant les stocks de pétrole dans les pays de l'OCDE. L'Agence affirme, en effet, que l'augmentation de ces stocks «pourrait accroître la pression sur un marché pétrolier déjà lesté par une offre excédentaire», révisant par-là même, en légère hausse, ses prévisions de demande mondiale d'or noir pour 2015 et 2016, à respectivement 94,6 et 95,8 millions de barils par jour (mbj), contre 94,5 et 95,7 mbj précédemment. Cela représente une hausse de la consommation d'environ 1,8 mbj sur un an en 2015, tirée notamment par le grand appétit de l'Inde, avant un ralentissement à 1,2 mbj attendu l'an prochain. Mais la consommation mondiale d'or noir restant inférieure à l'offre, les stocks ont gonflé pour atteindre un niveau record de 3 milliards de barils fin septembre au sein de l'OCDE, offrant «une protection sans précédent contre les chocs géopolitiques ou des ruptures d'approvisionnement inattendues», a souligné le bras énergétique des pays développés. Selon l'Agence, «en cas d'hiver doux dans l'hémisphère Nord, cette situation augmentera la pression sur le marché pétrolier», qui souffre depuis quelque temps d'une offre excédentaire, en raison notamment de «l'offensive commerciale de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Arabie Saoudite en tête, qui cherche à défendre ses parts de marché face aux hydrocarbures de schiste américains, aux dépens des prix». Par ailleurs, les cours du pétrole ont de nouveau baissé jeudi à New York, où le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre a perdu 1,18 dollar, à 41,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril de brent de la mer du Nord cédait quant à lui 2,8% à 44,46 dollars. Tombé à moins de 40 dollars le baril fin août, le pétrole avait ensuite effectué un spectaculaire rattrapage pour franchir les 50 dollars début octobre. Cette hausse a été, cependant, de courte durée, car malgré une baisse de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, les stocks américains d'or noir ne cessent de monter et les pays producteurs ne parviennent pas à s'accorder sur une éventuelle réduction de leur production. Une réunion «technique» des pays exportateurs de pétrole, membres ou non de l'OPEP, a été organisée le mois écoulé, à l'initiative du Venezuela, sans pour autant trouver un accord. L'OPEP, doit se réunir le 4 décembre prochain pour discuter, encore une fois, de ses quotas de production.