D'importantes réserves foncières destinées à la réalisation d'équipements publics ont été récupérées ou en cours de l'être à Jijel, après la démolition de bidonvilles et d'habitations précaires, a-t-on constaté lundi. Si pour le moment aucun premier bilan n'a été établi, il n'en demeure pas moins que les superficies récupérées sont assez «conséquentes» pour répondre aux besoins des collectivités locales afin de permettre la réalisation de divers équipements publics qui faisaient défaut au chef-lieu de wilaya, mais aussi dans les autres agglomérations de la région, également gangrenées par le phénomène des constructions anarchiques. «Lundi, des engins étaient en pleine action au quartier 40 Hectares, sur les hauteurs de Jijel, pour éradiquer des constructions et baraquements qui servaient d'habitation ayant poussé comme des champignons au cours de ces dernières années. Les occupants des lieux avaient été relogés mercredi dernier à la nouvelle cité Harratène, à l'est du chef-lieu de wilaya, dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire (RHP). La suppression de ces bâtisses de fortune qui ont enlaidi la zone 3, dans la périphérie du quartier Ouled Aïssa, a été accueillie avec soulagement par les riverains. La soixantaine d'hectares indûment occupés servira à recevoir des équipements publics, notamment des écoles ou extension d'établissements scolaires et, entre autres, une polyclinique», selon un élu communal. Cette opération de démolition qui a mobilisé d'importants moyens matériels et humains, notamment les services d'ordre et de la Protection civile, dépêchés en renfort, s'est déroulée dans de bonnes conditions. «La présence de ces bidonvilles nous a tellement gênés à telle enseigne qu'il nous a été difficile de bénéficier de certains réseaux (branchement au réseau gaz…)», a confié un citoyen de ce quartier populeux, non loin de l'université Mohamed Seddik Benyahia. Des collégiens du CEM d'à-côté, présents au moment de la démolition des habitations de fortune, ignoraient que leur établissement pourra bénéficier d'une opération d'extension à même d'accueillir, à l'avenir, de futurs écoliers. Depuis l'été dernier, les opérations de démolition de bidonvilles et de constructions illicites bâtis sur des terrains appartenant au domaine public, voire des terres agricoles à haut potentiel, ont été lancées à grande échelle à travers la région. Ce manque à gagner en matière de réserves foncières semble être une «aubaine» pour l'implantation de divers équipements publics qui font défaut dans de nombreuses communes de la wilaya. Un autre défi auquel fait face la wilaya reste celui de plusieurs parcelles de terres agricoles qui abritaient des serres maraîchères détournées de leur vocation pour servir de parcs automobiles et engins. Les APC s'étaient plaintes à maintes reprises de ce déficit chronique qu'elles pourront désormais combler grâce à la stratégie mise en place, par les pouvoirs publics, pour mettre de l'ordre dans la gestion des villes et des espaces publics indûment squattés, a noté un observateur. Sur la bande littorale, tout comme à l'intérieur, de nombreuses constructions fantômes, érigées au mépris de la réglementation et des lois de l'urbanisme et qui ont donné une note de laideur à cette belle région, se sont effondrées à coups de pelleteuses et d'autres engins des travaux publics. En parallèle, les autorités locales ont accéléré le rythme de réalisation et d'attribution des logements sociaux dans le cadre d'une démarche cohérente visant l'éradication de l'habitat précaire, selon les services de la wilaya. Jusqu'à fin 2015, pas moins de 1500 logements ont été remis à leurs bénéficiaires et les opérations se poursuivent normalement à travers les différentes localités de la wilaya.