Les banques américaines Citigroup et Wells Fargo ravivent les craintes des marchés financiers sur les dégâts causés par le plongeon du pétrole sur le secteur financier en annonçant d'importantes provisions. Citigroup, qui réduit la voilure pour être moins dépendante des soubresauts des Bourses, a dû puiser 250 millions de dollars dans ses réserves pour couvrir les impayés des entreprises énergétiques. Les pertes pourraient doubler si le pétrole descendait à 25 dollars le baril et y restait pendant un an, a averti John Gerspach, le directeur financier. Wells Fargo, premier fournisseur de prêts aux Etats-Unis, a pour sa part enregistré une perte de 90 millions de dollars liée à l'énergie. La banque de San Francisco détient également pour 114 millions de dollars de prêts dont l'échéance de remboursement a dépassé 90 jours, contre 47 millions il y a un an. Pour se protéger d'une détérioration continue dans le secteur énergétique, Wells Fargo a augmenté ses réserves, explique Mike Loughlin, le responsable des risques. La banque californienne a désormais mis de côté 214 millions de dollars et Citigroup 250 millions pour suppléer aux défauts de paiement du secteur énergétique. Jeudi, Marianne Lake, la directrice financière de JP Morgan Chase, avait prévenu que la banque pourrait augmenter ses réserves jusqu'à 750 millions de dollars si le cours du pétrole restait à 30 dollars pendant un long moment. Le plongeon continu des prix du brut fait craindre à la communauté financière que les compagnies d'exploration et de production pétrolières et gazières ne puissent plus être capables de rembourser leurs prêts. Fin octobre, Citigroup disait avoir une exposition d'environ 60 milliards de dollars au secteur énergétique, dont les deux-tiers à des compagnies jugées solvables par les agences de notation. Wells Fargo affirme, pour sa part, détenir pour 17 milliards de dollars de prêts dans l'énergie dans son portefeuille. Depuis 2014, le prix du pétrole n'a pas arrêté de dévisser. Il était vendredi en dessous du seuil symbolique des 30 dollars, un plus bas depuis 2003. Certains banquiers estiment qu'à ce niveau, environ 20% des compagnies d'exploration et d'extraction pétrolières et gazières américaines devraient faire faillite.