Jeudi à l'hôtel Seybouse International de Annaba, Algérie Télécom (A.T) a réuni un grand monde composé de hauts responsables d'entreprises publiques et privées, représentants de la société civile, élus locaux et nationaux des deux chambres, cadres et travailleurs. C'était la manière qu'avait choisie l'opérateur public algérien pour lancer son opération d'emprunt obligataire. L'événement était de taille. Il a été présidé par le directeur général Algérie Télécom et les Présidents Directeurs Généraux de Mobilis, Stratégica, de la Banque Nationale d'Algérie et d'un représentant de la Bourse d'Alger. Ce faisant, l'opérateur algérien de la téléphonie marque des points dans le secteur de la télécommunication, l'un des plus gros chantiers en Algérie où tout reste à développer. Dans son intervention, le 1er responsable de Algérie Télécom a souligné que plus que jamais l'avenir et la réussite de sa boite et ceux de ses partenaires dont la Banque Nationale d' Algérie, le chef de file, sont étroitement liés. Ses propos ne laissaient planer aucun doute quant à l'offensive tous azimuts que son institution lance pour la conquête du marché très solvable qu'est la télécommunication. L'emprunt obligataire s'adresse tant au public qu'aux personnes physiques et morales incluant les institutions financières. Cette opération devrait également servir de référence pour le lancement d'une multitude d'investissements dans des équipements de télécommunications autres que classiques. Dans sa notice d'information sur l'emprunt obligataire entamé le 17 septembre pour s'achever un mois après avec un taux progressif de 4 à 7,90 % à l'échéance de la 5e année, Algérie Télécom ne dévoile pas toutes ses batteries. Particulièrement en matière d'investissements qui de 2003 à fin 2005 s'élevaient à 22.996 millions de dinars. "Cette opération d'emprunt obligataire est annonciatrice d'une grande offensive de Algérie Télécom. En fait d'investissements, l'opérateur public algérien devrait se lancer dans la production d'équipements de téléphonie mobile" révèle un économiste de l'université Badji Mokhtar Annaba présent lors de la cérémonie de lancement de l'opération. Le déplacement à l'hôtel Seybouse International effectué ce dernier jeudi par les grands de la finance nationale tels les directeurs généraux de la majorité des banques algériennes et celles étrangères comme BNP Paribas El Djazaïr et la Société Générale Algérie, plaide pour cet argumentaire. Du fait de l'accentuation de la pression concurrentielle, Algérie Télécom est mise dans l'obligation de prendre option pour établir de nouvelles infrastructures de communication, la création d'autoroutes de l'information, la fibre optique, les technologies multimédias comme Internet. Ce qui nécessite des investissements considérables et coûteux, les entreprises algériennes dans ce secteur spécifique étant inexistantes. L'emprunt obligataire se veut être une approche pour aborder ce secteur avec l'ambition de mieux pénétrer le marché national. "Et pourquoi pas continental" annonce plusieurs proche du directeur général de A.T. "Au delà de son aspect financier, le lancement de l'emprunt obligataire A.T devrait nous permettre de mieux consolider notre présence sur le terrain, d'avoir une meilleure connaissance du marché de la télécommunication et de ses acteurs et d'adapter nos produits aux contraintes du marché grâce à un dialogue technique direct avec le client", estime un des cadres en poste à Annaba de Algérie Télécom Mobilis filiale Algérie Télécom. Dans le domaine du multimédia et dans beaucoup d'autres, les jeux sont encore pleinement ouverts dans notre pays. Dans ses orientations, Algérie Télécom s'engage à stimuler la croissance du marché mobile par le développement de la pénétration et de l'usage des services de télécommunications mobiles, renforcer sa compétitivité sur le fixe, rester le principal moteur et acteur du développement de l'Internet en Algérie, s'appuyer sur une infrastructure de réseau conforme aux standards technologiques les plus récents et maintenir une gestion financière rigoureuse et une structure financière solide.