Une jeune fille de 28 ans a été interdite de franchir les limites de la base de vie d'une des filiales de Sonatrach à Hassi Messaoud, où elle exerce comme réceptionniste au sein d'une entreprise de sous-traitance assurant les services de catering et d'hébergement. 26 jours d'enfermement Mlle S. H., réceptionniste dans une entreprise pétrolière de Hassi Messaoud, s'est vue traitée comme une prisonnière et empêchée de mettre les pieds dehors par le chef de base de Sonatrach, et ce, même en dehors des horaires de travail. Dans la plainte qu'elle a déposée auprès de la Gendarmerie nationale, elle témoigne : «A chaque fois que je me présentais au poste de garde pour sortir lors de mon temps libre, les agents de sécurité refusaient d'ouvrir la grille, avançant des instructions du chef de base.» Des agissements inadmissibles et interdits par la loi. La nouvelle recrue, face à une situation inédite, s'est renseignée auprès de ses collègues pour y voir clair dans cette nouvelle situation. Après 26 jours d'enfermement, ses bourreaux prétextaient les obligations de sa relation de travail l'unissant à son employeur lui interdisant de sortir de la basse de vie pendant toute sa rotation de quatre semaines. Dépôt de plainte Il est à signaler qu'auparavant, Mlle S. H. assurait le poste de réceptionniste de jour, de 7h à 15h, mais le chef de base lui a subitement changé ses heures de travail, de 17h à 3h du matin. Il ne s'est pas arrêté là, puisqu'il a mis en place un fâcheux et malencontreux emprisonnement, en l'empêchant de mettre les pieds à l'extérieur de la base de vie, et ce, même en dehors de ses heures de service. Par la suite, il a imposé une limitation de son accès au restaurant aux heures des repas. Pour pouvoir se libérer, la réceptionniste s'est vue obligée de supplier le chef de base de lui signer un bon de sortie pour aller à la poste. Une fois à l'extérieur, elle est allée déposer une plainte auprès du procureur de la République de Hassi Messaoud. Ce dernier l'orienta vers les services de gendarmerie pour l'ouverture d'une enquête, mais l'officier de garde a mis du temps pour prendre en considération sa doléance et lui établir un PV. «L'officier a essayé de me calmer et de me dissuader de maintenir ma plainte en échange d'une affectation dans une autre base de vie», témoigne-t-elle. Dans la copie de la lettre de doléances présentée au parquet de Hassi Messaoud, Mlle S. H. explique que son chef «a eu des agissements s'apparentant à un harcèlement sexuel caractérisé, essayant à plusieurs reprises un rapprochement corporel tout en aspirant constamment à me présenter à des expatriés». Suite à sa plainte, la réceptionniste a reçu l'instruction de ne laisser aucune de ses affaires dans sa chambre d'hébergement, chose inhabituelle. En ce moment, elle passe son congé auprès de sa famille, nous dit-elle. Elle reste dans la crainte de se voir, après avoir dénoncé ces agissements, confrontée à des aléas insoupçonnés, et qui sait, peut-être la perte de son emploi.