Quelque 500 habitants de Hassi Messaoud ont bloqué, mardi, l'accès à l'intérieur de la base de vie 24-Février, la plus importante structure d'hébergement de Sonatrach dans cette ville pétrolière. Ce blocage n'a dû sa levée, hier, qu'à l'intervention des autorités locales de Hassi Messaoud, notamment le chef de daïra qui a promis de satisfaire dans un délai d'une semaine les principales doléances exprimées. Les manifestants ont revendiqué un mode de vie plus décent qui tranche avec la précarité dans laquelle ils évoluent depuis des années. Las d'attendre, ils ont décidé de sortir dans la rue pour faire valoir leur droit d'accès au logement, ainsi qu'à un emploi notamment dans le secteur de l'agriculture. Classée zone pétrolière à haut risque industriel, Hassi Messaoud est une ville où la réalisation des programmes de logements est faible. Le domaine de l'agriculture n'a quasiment pas droit d'asile dans cette localité, où seul domine le secteur de la production. Les enfants de la région se plaignent de ne pas bénéficier de l'essor de l'activité des hydrocarbures assurée tant par Sonatrach qu'une multitude de compagnies étrangères. Ils viennent de le démontrer une fois de plus par la manifestation de ce mardi. Le chef de daïra de Hassi Messaoud s'est rendu sur les lieux, à l'écoute des citoyens mécontents. «Le chef de daïra est venu nous voir peu avant 19h ce mardi (ndlr avant-hier). Il était accompagné par un officier supérieur de la gendarmerie», nous confie Khaled Younsi, un des animateurs du mouvement de protestation. Une plate-forme de revendications d'ordre social, comprenant le dégel du programme de réalisation de 4000 logements, bloqué depuis 10 ans ainsi que l'exploitation des terres agricoles, a été remise au chef de daïra, Harfouche Benarar. En sus, un délai d'une semaine lui a été accordé pour satisfaire les principaux points contenus dans la plate-forme de revendications. Le blocage de l'accès de la base de vie de Sonatrach a été ainsi levé, les protestataires se sont dispersés dans la calme en s'assurant de l'engagement du chef de daïra de résoudre en une semaine un problème suspendu depuis dix ans. Dans le cas contraire, «nous reviendrons à la charge et investirons de nouveau la rue», menace Khaled Younsi.