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Un tiers des migrants subsahariens sans identité
Selon une enquête de médecins du monde
Publié dans El Watan le 20 - 02 - 2016

L'Algérie, terre d'accueil pour des milliers de réfugiés, notamment subsahariens, offre-t-elle à ce flux de personnes un cadre de vie meilleur que dans leur pays d'origine ?
Mis à part l'absence d'un état de guerre, les conditions dans lesquelles vivent ces réfugiés, souvent venus en famille, ne connaissent le terme de meilleur que dans leurs rêves. D'après les résultats de l'enquête menée par l'ONG Médecins du monde en collaboration avec l'Unicef et le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme, ces milliers de réfugiés vivent dans une extrême précarité et dans l'isolement. Cette enquête, menée sur un échantillon de 261 familles, s'est essentiellement basée sur la situation des enfants migrants ou issus de la migration subsaharienne en Algérie. Ils sont au nombre de 361, dont 74,5% sont âgés de moins de 5 ans et près de 65% ont vu le jour en Algérie.
Un avenir flou
Même si 83% des mamans ont accouché dans des infrastructures hospitalières publiques, la déclaration de naissance à l'état civil est loin d'être un droit pour tous. Si 88% des enfants nés en Algérie sont enregistrés, seulement 69% possèdent un extrait de naissance. Sur ce document important, le nom du père figure dans 80% des cas, montrant qu'il est difficile pour 20% des mamans de déclarer le nom du père de leur enfant. Cela est sûrement dû à la formation de couples sans acte de mariage. Pis encore, sur ces derniers chiffres, seulement 57% de ces actes portent la réelle identité du père.
La vraie identité de la mère est indiquée sur 79% de ces documents administratifs. Les raisons probables de cette situation calamiteuse sont, selon Imène Benchaouche, chargée de plaidoyer et d'accès aux droits à la mission d'Algérie de l'ONG Médecins du monde, le recours de la maman à des documents d'emprunt pour pouvoir accoucher dans un établissement hospitalier public.
Avec un nom et une nationalité d'emprunt, cela influe directement sur l'avenir de cet enfant qui ne sera pas affilié à ses parents ou à leur nationalité d'origine. La situation de ces enfants portant une fausse identité pourrait paraître moins pénible comparée à d'autres bébés issus de l'immigration ne possédant pas d'extrait de naissance. Ils représentent un pourcentage de 31%, dont plus de la moitié ne possédent aucun document administratif prouvant leur identité et leur affiliation. Grandir dans la précarité et l'isolement, en plus de cet immense problème d'identité, ces enfants vivront écartés, isolés. D'après l'enquête de Médecins du monde, la grande majorité de ces petits réfugiés auraient dû vivre leur enfance dans l'insouciance, chez eux. Seuls 21% d'entre eux sortent jouer dehors. Un chiffre presque identique à celui des enfants qui ont un contact avec des petits Algériens.
La scolarisation qui facilite le contact et l'intégration n'est pas à la portée de ces petites victimes de la migration. Les enfants inscrits dans les écoles ne représentent que 25,5% de la population migrante enquêtée, avec une grande orientation vers les écoles privées au détriment du secteur public qui n'en accueille que 44,8%.
Même si 43,6% des parents migrants souhaitent que leurs enfants intègrent l'école publique, les raisons de la non-scolarisation restent l'absence de documents administratifs (47%) et la non-maîtrise de la langue arabe à hauteur de 40%. S'ajoute à cela l'immigration illégale de parents dont la situation administrative est irrégulière pour 68% d'entre eux. Démunis et sans ressources, 72% de ces migrants vivent dans des habitations précaires (maisons inachevées, garages, gourbis, bidonvilles) ou carrément sur leur lieu de travail. «Sur ce chiffre, sachant que le nombre moyen de personnes par ménage est de 3 à 4 individus, près de 61% des familles migrantes vivent dans une seule pièce.
73% des familles enquêtées n'ont pas accès à l'eau potable, 57% ne possèdent pas de chauffage et la majorité déclarent que leur lieu de résidence est loin d'être sûr», déclare Imène Benchaouche. Elle explique que l'absence de moyens financiers et la difficulté de scolarisation ont obligé certaines familles migrantes à se séparer de leurs enfants, soit en migrant en Algérie seuls ou en les renvoyant dans leur pays d'origine.
La violence au quotidien en plus de vivre dans la précarité, l'isolement et l'absence d'identité, beaucoup de ces enfants en sont victimes. D'après cette même enquête, 85% de ces enfants ont subi des violences verbales ou physiques. Selon les témoignages de parents réfugiés recueillis par Médecins du monde, la violence ne provient pas seulement des adultes, mais aussi des enfants de leur âge. En plus d'être repoussés par la société algérienne, ils sont souvent comme un punching-ball pour leurs parents ou les membres de la communauté des réfugiés. Ils le sont aussi pour les enfants algériens de leur âge qui voient en eux une proie facile. «Ils sont insultés et tapés», déclare le père d'une petite fille de 5 ans. Très peu d'entre eux exercent une activité rémunérante mais ils sont contraints de suivre leurs parents dans leur activités, entre autres la mendicité qui représente souvent la première source de revenu de la population enquêtée.
Signalons que les axes principaux de l'enquête, menée dans les wilayas d'Alger, Oran, Annaba et Tamanrasset, sont essentiellement l'accès aux soins et à la scolarité ainsi qu'à l'identité de ces enfants, le lien de famille qu'ils ont avec les adultes qui les accompagnent, leur accès aux documents d'état civil puis aux loisirs. Sans oublier le travail de ces enfants en bas âge et leur utilisation par les réseaux de mendicité.
L'ONG Médecins du monde a entamé cette enquête, vu le nombre important de migrants subsahariens en Algérie, notamment des femmes et des enfants et dans une absence quasi totale des informations sur leur cadre de vie. Cette ONG, basée à Paris, indique aussi à travers cette enquête de terrain que le pays qui exporte le plus de migrants vers l'Algérie est le Cameroun avec 43%, suivi par le Niger, le Nigeria, le Mali, le Congo puis la Côte d'Ivoire.


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