Dans 2 jours, vendredi 26 février 2016, le monde aura les yeux braqués sur le Palais des congrès de la FIFA, à Zurich, où aura lieu l'élection du nouveau président de la FIFA en remplacement du président démissionnaire, le Suisse Joseph Sepp Blatter, emporté par les vagues de scandales sans précédent qui secouent l'Etat-football, qu'est la FIFA, depuis le printemps dernier. Le scrutin électoral de ce week-end ne passionne pas grand monde. Une chose est déjà acquise. Le système Blatter va se perpétuer. Les 5 candidats encore en lice (le prince Ali, Salman, Infantino, Sexwale et Champagne) ne portent aucun projet crédible qui ouvre la voie à une sortie de crise. Les 5 hommes ont tous repris à leur compte la recette qu'a toujours utilisée Blatter pour conforter sa position, à savoir des propositions électoralistes (plus de places en Coupe du monde), assaisonnées de généreuses dotations financières maquillées en aides au développement. Le monde du ballon rond, surtout celui des démunis, n'a rien à attendre du vote de vendredi. Il ne réglera pas la grave crise dans laquelle l'a plongé le système Blatter. Aujourd'hui, plus que jamais, le football a besoin d'une gouvernance à la hauteur des immenses enjeux et défis auxquels ses dirigeants doivent faire face. Du prince Ali à Tokyo Sexwale, en passant par Jérôme Champagne, cheikh Salman, Gianni Infantino, aucun candidat ne prône la rupture radicale avec les pratiques et mœurs qui avaient cours sous le long règne de Joseph Sepp Blatter. Les mêmes hommes et groupes d'individus qui ont fermé les yeux sur tous les dépassements commis par Blatter et son clan n'auront ni la force ni le courage de projeter la FIFA vers un système plus transparent, démocratique, égalitaire. Les 5 hommes qui caressent l'espoir de succéder à Blatter ont un dénominateur commun. Ils plaident pour le statu quo. L'élection de vendredi ne solutionnera pas les graves problèmes qui mettent en cause l'existence même de la FIFA en tant qu'organisation sportive. L'unité du football est plus que jamais menacée. Le clivage pauvres-riches va s'accentuer. Les Européens veulent faire main basse sur la FIFA. Ils ont les moyens de leur politique. Si leur candidat, Gianni Infantino, échoue dans sa tentative de garder la FIFA dans le giron du vieux continent, l'UEFA déclarera la guerre aux autres Confédérations et remettra en cause la Coupe du monde dans sa formule actuelle. Les enjeux sont énormes et les 5 candidats se sont inscrits dans le registre abject de la course au fauteuil, sans prendre la mesure des lourdes responsabilités qui pèsent sur leurs épaules… et consciences.