L'Italo-Suisse Gianni Infantino (45 ans) est le 9e président de la FIFA, succédant ainsi au Suisse Joseph Sepp Blatter, démissionnaire au mois de juin dernier, quatre mois seulement après sa réélection pour un cinquième mandat. Le désormais ex-secrétaire général de l'UEFA, candidat du vieux continent après la suspension de Michel Platini, président de l'UEFA, a été élu par la majorité au second tour avec un total de 115 voix contre 88 pour son concurrent direct et rival, le président de la Confédération asiatique, le Bahreïni cheikh Salman, alors que le Jordanien, le prince Ali, qui était dans la peau d'un challenger, n'a obtenu que 4 voix, contre aucune pour le Français Jérôme Champagne, alors que le Sud-Africain Tokyo Sexwale avait annoncé son retrait. Le premier tour s'était achevé sur un score serré entre Infantino et Salman (88 voix contre 85), alors que le prince Ali en avait obtenu 27, contre 7 seulement pour Champagne, dans un scrutin où le gagnant devait obtenir les deux tiers des suffrages, soit 138 voix sur les 207 fédérations votantes, puisque le Koweït et l'Indonésie, suspendus par la FIFA, ne pouvaient voter. Un Italo-Suisse qui succède donc à un autre à la tête de la FIFA, où le nouveau patron de l'instance suprême du football mondial aura la lourde tâche de redorer le blason d'une institution éclaboussée par des scandales de corruption sans précédent durant ces neuf dernier mois. Juste avant le déroulement du scrutin pour l'élection du nouveau président, les 207 fédérations membres de la FIFA participant à ce congrès extraordinaire ont adopté à une majorité écrasante (179 voix contre 22) les réformes proposées pour améliorer la transparence et la gouvernance au sein de l'instance suprême du football mondial. Des réformes engagées par le président démissionnaire, Joseph Sepp Blatter, juste avant sa suspension par le comité d'éthique qui fait suite aux nombreux scandales qui ont ébranlé la FIFA et conduit à l'inculpation de plusieurs membres du comité exécutif de l'instance. Parmi les réformes phares : la limitation à trois mandats de quatre ans pour le président de la FIFA et les hauts responsables de l'instance, ainsi que la publication de leurs revenus, la séparation des fonctions politiques et de management pour éviter les conflits d'intérêt, l'élection des membres du conseil de la FIFA par les fédérations après des «contrôles d'intégrité poussés» de la part d'une commission de contrôle et la réduction du nombre de commissions de 26 à 9, avec la création d'une commission réunissant les partenaires (représentants des clubs, des joueurs, des ligues, etc.), entre autres.