L'affaire du décès du jeune Azeddine Bensaïd, tué par un migrant nigérien, mercredi dernier à Ouargla, continue à faire parler d'elle. En représailles, des Subsahariens rencontrés dehors, le soir du drame, ont été passés à tabac par les habitants. Le bilan officiel de cette «traque», communiqué jeudi soir par la sûreté de la wilaya, fait état de 22 blessés côté migrants, dont quatre sont encore hospitalisés. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), présidée par Salah Dabouz, se dit «indignée» et dénonce, dans un communiqué rendu public hier, «l'attaque orchestrée contre les Subsahariens». La LADDH dresse un autre bilan que celui présenté par les autorités locales : «Une trentaine de blessés, cinq migrants décédés» tués, selon elle, par ce qu'elle qualifie de «baltaguia». «Les corps des migrants assassinés ont été cachés par les pouvoirs publics afin de camoufler l'ampleur du drame. Nous demandons à savoir où ils ont été dissimulés», revendique la LADDH. «Nous dénonçons la sanction collective. Soit de la part des habitants qui se sont attaqués à tous les Subsahariens pour un décès causé par un seul Nigérien, ou des autorités locales qui les ont tous déplacés à Tamanrasset alors qu'elles devaient traiter l'affaire comme toutes les autres sans se référer à l'origine du commanditaire, s'indigne la Ligue. Ces Subsahariens sont accueillis dans des conditions inhumaines et exploités sans respect de leurs droits, car ils sont souvent sans papiers. Ils sont victimes du racisme en Algérie et c'est devenu récurrent dans notre pays.» Interpellé par la correspondante d'El Watan à Ouargla sur cette histoire de décès de migrants, le wali de Ouargla, Saad Agoudjil, a infirmé l'information et assuré qu'«il n'y avait pas d'autre décès enregistré hormis Azeddine Bensaïd». Même déclaration faite, jeudi dernier, par le directeur de la santé, Fadhel Mossadek. Pour sa part, La présidente du Croissant-Rouge, Saïda Benhabylès, affirme que seuls 250 Nigériens sont concernés par le rapatriement.