La folie des grandeurs ou la folie tout court s'est emparée des dirigeants du royaume d'Arabie Saoudite. Cette monarchie obscurantiste, qui finance la haine et le terrorisme à travers la planète, ambitionne de prendre le leadership du monde sunnite et, pour cela, ne recule devant aucun moyen, surtout financier, pour arriver à ses fins. Riyad a commencé par envahir le Yémen, entraînant des monarchies arabes dans son sillage, pour mater une rébellion des chiites houtis, une ingérence grave dans un pays indépendant qui n'a appelé personne à son secours. En voulant jouer le gendarme de la région, il s'est lamentablement embourbé et ne sait plus comment s'en sortir face à une résistance très mal armée et qui affronte courageusement les F16 et autres armements sophistiqués. Sans doute pour faire oublier son échec, le régime wahhabite déclenche ouvertement une offensive contre le chiisme, menaçant notamment l'Iran.Joignant le geste à la parole, il envoie des avions en Turquie pour bombarder les forces de Bachar Al Assad. Jusqu'à ce jour, cette nation n'a pas osé pointer le bout de son nez dans l'espace aérien syrien. Dernier avatar de sa guerre de religion contre le chiisme, l'Arabie Saoudite a engagé avec elle les monarchies du Golfe pour déclarer le Hezbollah libanais «organisation terroriste», lequel, comme chacun le sait, a infligé de lourds revers à l'armée israélienne en 2006. Les Saoudiens ont même réussi à entraîner la Ligue arabe dans cette forfaiture qui cherche à pénaliser injustement le peuple libanais. L'Algérie a refusé d'approuver le comportement de la Ligue, s'attirant les foudres de la presse financée par Riyad, comme Ashaq Al Awsat et MBC par exemple. Le royaume wahhabite s'est livré à une autre provocation. Son ambassadeur à Rabat vient d'annoncer que son pays va investir au Sahara occidental. Depuis que le Maroc a envahi le territoire sahraoui, son armement a été en très grande partie fourni par les monarchies du Golfe, violant les résolutions de l'ONU sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Au lieu de pousser le pouvoir marocain à respecter la légalité internationale, elles ont contribué à aggraver la tension en Afrique du Nord qui ne s'en est pas remise à ce jour. En jetant de l'huile sur le feu, sans doute par solidarité monarchique, elles ont encouragé Rabat à persister dans l'aventure et c'est le peuple marocain qui paie l'addition jusqu'à aujourd'hui. La dernière sortie saoudienne n'augure rien de bon pour la paix dans la région. La jeunesse sahraouie est en train d'exprimer son impatience et pousse ses dirigeants à la reprise de la guerre. Ce peuple n'a plus rien à perdre.