Les Saoudiens jouent une nouvelle fois les pyromanes au Maghreb. En visite officielle au Maroc, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite a annoncé son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, un plan qui pourtant n'a pas été jugé recevable par le Conseil de sécurité des Nations unies. Si la position saoudienne n'est pas surprenante, solidarité entre monarchies moyenâgeuses oblige, elle constitue par contre une lamentable tentative de remise en cause du patient travail de la communauté internationale pour trouver une issue juste au conflit maroco-sahraoui. Il est vrai que depuis l'invasion du territoire sahraoui par les Marocains en 1975, le régime wahhabite s'était placé d'emblée du côté des agresseurs. Joignant l'acte à la parole, il s'est alors retrouvé à payer une bonne partie de la facture de l'armement acheté par Rabat à l'étranger. Un acte manifeste d'hostilité à l'égard d'un peuple qui ne faisait que lutter pour son droit à l'autodétermination, son droit à vivre libre et indépendant, un acte que les Algériens ne manqueront pas de souligner. Il réussira même à convaincre d'autres monarchies du Golfe à épouser sa position. Cet encouragement à l'expansionnisme contribuera à faire perdurer une guerre fratricide et plongera le Maghreb dans une grave déstabilisation et un blocage total des institutions maghrébines. Est-ce l'objectif poursuivi par la monarchie wahhabite ? C'est-à-dire saboter tout ce qui peut aider à l'émergence d'un Maghreb fort et démocratique ? On est tenté de le penser, surtout que le wahhabisme a horreur de la modernité à laquelle il préfère l'archaïsme et la stagnation des sociétés arabo-musulmanes. C'est pourquoi il a apporté son soutien au terrorisme islamiste algérien, parce que celui-ci militait pour l'avènement d'une Algérie totalement obscurantiste, à l'image de l'Arabie Saoudite. Sous le couvert d'ONG et d'associations religieuses, le wahhabisme a financé les criminels de l'AIS et du GIA, au mépris de toutes les valeurs humaines. Comme il a financé le salafisme en Bosnie, en Tchétchénie et dans d'autres contrées. Les Algériens n'oublieront pas de sitôt l'encouragement prodigué par les Saoudiens aux terroristes qui ont mis l'Algérie à feu et à sang. Le soutien de Riyad au bellicisme marocain est aussi un échec de ces Algériens qui ont fait la courbette aux Saoudiens, portant un coup sérieux à la dignité du peuple.