Interpellé par des députés de la commission des affaires économiques, du développement de l'industrie, du commerce et de la planification de l'APN en marge de son audition, jeudi, sur le projet de loi relatif à l'investissement, sur les révélations le concernant des «Panama Papers», le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, s'est défendu, pointant un doigt accusateur à l'endroit «des lobbies de l'extérieur en relation avec d'autres à l'intérieur du pays». Les motivations de ceux qui chercheraient à le «déstabiliser» étant «les mesures de redressement du secteur de l'industrie qui ne les arrangent pas». Mieux, M. Bouchouareb apprendra qu'il était sur le point de finaliser «un rapport détaillé» dont devrait être destinataire le chef de l'Etat. Les députés s'arrêteront-ils aux seules explications, ou iront-ils encore plus loin pour chercher la vérité et rien que la vérité ? Car le Parlement, constitutionnellement parlant, est l'une des institutions de contrôle qui a pour, en autres devoirs, de s'impliquer activement dans la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent. Ainsi, d'après Abdelkader Kacher, professeur de droit international et relations internationales, «les commissions du Parlement peuvent entendre les membres du gouvernement. Les membres du Parlement peuvent adresser, par voie orale ou sous forme écrite, toute question d'actualité à tout membre du gouvernement. La question écrite reçoit dans la même forme une réponse dans un délai maximal de 30 jours. Les questions orales font l'objet d'une réponse en séance.» Aussi, ajoute le Pr Kacher, qui est également directeur de laboratoire de recherche sur la mondialisation et droit national - université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou -, «l'une des deux Chambres - Conseil de la Nation et APN - estime que la réponse, orale ou écrite, du membre du gouvernement le justifie ; un débat est ouvert dans les conditions que prévoient les règlements intérieurs de l'APN et du Conseil de la Nation. Les questions et les réponses sont publiées dans les mêmes conditions que les procès-verbaux des débats du Parlement.» Et de souligner : «Chacune des deux Chambres du Parlement peut, dans le cadre de ses prérogatives, instituer à tout moment des commissions d'enquête sur des affaires d'intérêt général.» En somme, l'universitaire estime que l'heure est à l'urgence absolue pour ces institutions de s'impliquer davantage pour venir à bout de ces fléaux : «Il faut mettre fin à ce comportement du monde de la banque et des affaires qui a trop souvent donné à une confiance sacrée l'appartenance d'un méfait cynique et égoïste. Il n'est guère étonnant que la confiance dépérisse, car celle-ci ne prospère que sur l'honnêteté, l'honneur, le respect des obligations, la protection fidèle et l'exercice altruiste.» A défaut, insistera-t-il, «il ne saurait y avoir de confiance. Le rétablissement n'appelle cependant pas que des changements d'ordre éthique. Cette nation exige de l'action, et de l'action immédiate.»