Ahmed Ouyahia et ses partisans viennent de gagner une première bataille. Le congrès extraordinaire qu'ils préparaient se tiendra à la date fixée, soit les 5, 6 et 7 mai prochain. Ils ont déjà eu le quitus du ministère de l'Intérieur. «Nous avons reçu une demande pour la tenue du congrès extraordinaire du RND et l'autorisation a été accordée», a annoncé le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, dans une déclaration à la presse, en marge de la séance plénière du Conseil de la nation consacrée, jeudi dernier, aux questions orales aux membres du gouvernement. Ainsi, les frondeurs, conduits par le tandem Tayeb Zitouni-Nouria Hafsi, viennent de perdre la première bataille procédurale visant à empêcher Ahmed Ouyahia de briguer un énième mandat à la tête du RND. Leur requête adressée, mardi dernier, au premier responsable de l'administration pour interdire la tenue de ces assises n'a pas trouvé d'écho favorable. Noureddine Bedoui les renvoie à la justice s'ils veulent défendre leur cause. «Je ne comprends pas cette tendance à vouloir s'adresser à chaque fois à l'administration pour régler ces questions. Il y a d'autres instances habilitées à statuer sur cela», a-t-il déclaré, précisant que «le ministère de l'Intérieur accomplit son travail conformément aux lois en vigueur et pour toute personne ayant un autre avis, il existe une administration pour recevoir les recours». Les opposants à Ahmed Ouyahia, rappelons-le, reprochent à la direction du parti d'avoir «violé le règlement intérieur dans les préparatifs de ce rendez-vous». Leur démarche a suscité, à plusieurs reprises, la réaction du secrétaire général par intérim qui a «regretté et dénoncé», mercredi dernier, le communiqué «distribué à la presse par le groupe d'anciens cadres et militants du parti». «Certains signataires du communiqué étaient des congressistes de droit», ajoutant qu'il leur appartient d'«aller mesurer leur représentativité et promouvoir leurs vues au niveau de leurs wilayas d'appartenance ou au niveau des pré-congrès régionaux qui les concernent ou même devant le congrès extraordinaire. Ils feront face à la majorité qui est l'arbitre», ajoute-t-il. Selon lui, «aucun groupuscule ni aucune minorité n'imposera désormais son diktat au sein du RND». Ouyahia-Mellah : une autre bataille Après la position du ministère de l'Intérieur, il ne reste aux frondeurs qu'une seule cartouche s'ils veulent empêcher Ahmed Ouyahia de briguer un autre mandat à la tête du parti. C'est celle de soutenir l'outsider, en l'occurrence Belkacem Mellah, ancien ministre et ex-directeur de communication au Premier ministère, qui se présente comme un «sérieux candidat». Cependant, Belkacem Mellah n'a pas demandé, comme l'a fait ce groupe d'opposants, le report du congrès ; au contraire, il s'est exprimé pour son maintien à la date fixée, tout en se disant capable de «créer la surprise» en reversant l'indéboulonnable Ouyahia. Comment le fera-t-il ? En tout cas, les choses sérieuses commenceront, dès aujourd'hui, avec la tenue des premiers congrès régionaux.