D'où vient le nom d'Oran ? Que veut dire Wahran ? Force est d'admettre que beaucoup d'Oranais ne connaissent pas l'origine du nom de leur ville. Pourtant, de nombreuses conférences consacrées à ce sujet ont été animées ces dernières années. La plus exhaustive est celle qu'a animée, à maintes reprises, le Dr Farid Benramdan, expert linguistique et, actuellement, conseiller dans le secteur de l'éducation. Sa conférence, qui se consacre à la toponymie des villes, est aujourd'hui disponible sur internet sur le site de la revue Insaniyates. Selon cet expert, «le nom de Wahran est cité pour la première fois par Ibn Haouqal et El Bekri, le premier vers 971 et le second en 1068». «Aussi, dit-il, nous supposons que le nom de Wahran existait avant l'arrivée des Arabes au Maghreb central». Toujours, selon Farid Benramdan, dans l'Antiquité, les environs de Wahran sont mentionnés dans deux documents relevés en 1906 par Stephane Gsell. Ces documents d'origine latine mentionnent plusieurs noms, dont les plus connus sont Portus Divini et Portus Magnum (Les portes des dieux). Les spécialistes les ont identifiés surtout à la baie de Mers El Kébir et d'Oran, sans pour autant que ne soient cités leurs noms originels, du moins tels qu'ils étaient usités par les populations autochtones. Aussi, comme il le souligne, ce site a attiré, dès la préhistoire, les premiers établissements humains. Selon Farid Benramdan, «les toponymes Wahran, Wihran, Oran sont à l'origine des hydronymes (noms de cours d'eau) Oued Wahran, Ouadaharan, Ouad Ouahran». Plusieurs hypothèses ont été avancées par des spécialistes et de non-spécialistes, souligne-t-il, mais l'hypothèse la plus plausible est celle formulée par Pellegrin en 1949 dans son livre «Les noms de lieux d'Algérie et de Tunisie». Etymologie et interprétation : Oran ainsi que d'autres toponymes comme Tiaret, Tahert, Taher… sont des formes dérivées d'un nom de souche libyco-berbère qui veut dire «lion». L'expert linguistique a aussi déclaré que «Pellegrin fait explicitement dériver Oran de la forme touareg Ouaran (1949), et non de l'autre forme Wahran, tout aussi touareg et plus proche du vocable usité par les populations actuelles et anciennes, et telle que relevée par les auteurs arabes et autres (espagnols, portugais, italiens, français, etc.) à partir de Xème siècle». De manière très subtile, il est suggéré que la forme française ou francisée Oran serait très proche du touareg Ouaran.