Qui du travailliste musulman Sadiq Khan ou du conservateur juif Zac Goldsmith deviendra maire de Londres ? Réponse jeudi prochain. Le combat électoral entre Sadiq Khan, ce Pakistanais pauvre issu de quartiers populaires, et Zac Goldsmith, ce Franco-Britannique venant d'une famille riche et politisée, attire tous les regards. Mais qui est vraiment Sadiq Khan ? Agé de 45 ans, il est l'exemple parfait d'une intégration réussie. Son père était chauffeur et sa mère couturière. Tous deux étaient arrivés en Angleterre dans les années 1970. Sadiq Khan est né dans un quartier populaire du sud de Londres. Il a suivi des études de droit pour devenir avocat. Mais c'est la politique qui le passionne le plus. A 34 ans, il devient député sous l'égide du Parti travailliste. Remarqué, il a intégré en 2008 le gouvernement de Gordon Brown comme ministre des Communautés. En 2010, il change de portefeuille et prend en charge le secteur des Transports. Plusieurs fois ministre sous James Brown Fervent partisan du débat démocratique, il se lance en 2015 dans les primaires du Parti travailliste qu'il remporte face à la ministre déléguée aux Jeux olympiques, Tessa Jowell, qui a travaillé à la fois avec Tony Blair et David Cameron. Les sondages le donnent pour le moment gagnant avec dix points d'avance sur son rival Zac Goldsmith, mais les tendances peuvent s'inverser à tout moment. Les jeunes Londoniens et les classes sociales moyennes sont attirés par ce nouveau personnage atypique qui ne rentre pas dans le moule de la politique britannique. Face à Zac Goldsmith, fils d'un riche propriétaire franco-britannique et né dans les quartiers chics de Londres, Sadiq Khan ne se laisse pas impressionner même s'il est souvent obligé de se justifier en tant que musulman et de répéter à chaque meeting qu'il n'a aucune accointance avec l'islamisme extrémiste. M. Khan soutient le mariage homosexuel L'enfant du Pakistan veut croire qu'il peut marcher sur les pas de l'ancien maire de Londres, Ken Livingston, qui a régné sur la capitale mondiale de la finance huit ans durant. «Je n'ai jamais cessé de dénoncer l'extrémisme de façon ferme. Il y a même une fatwa contre moi à cause de mon combat en faveur du mariage homosexuel», répète-t-il à chaque meeting et réunion. Il est très attaché à Londres, c'est là où Sadiq Khan veut élever ses enfants et leur donner la chance de faire leur vie. Malgré les coups qu'il reçoit de son adversaire conservateur et de l'establishment londonien, le candidat musulman encaisse sans broncher. Il cherche seulement à sauvegarder les dix points qui le séparent de son adversaire aux abois. Jeudi soir peut-être, les électeurs londoniens pourraient administrer une nouvelle leçon aux archaïques en élisant un fils d'immigré à la première magistrature de cette grande ville, comme l'ont fait les Américains, en 2007, avec Barack Obama.